Cette année 2021 s'annonce mouvementée. Une crise peut frapper une nation, une région ou l'ensemble de l'économie mondiale. Comme ce fut le cas de la Grande Récession.
Mais qu'est-ce qui caractérise les crises économiques ? Et doit-on en attendre une pour 2021 ? Commençons par répondre à la première question avant d'aborder la seconde. Qui sera traitée plus loin dans cette page.
Toutes les crises économiques présentent certaines caractéristiques communes. Mais chacune d'elle raconte sa propre histoire. Et offre ses propres leçons à tirer pour l'avenir.
IGI Global est une maison d'édition universitaire. Elle propose la définition suivante :
Elle postule comme conséquences aux crises économiques une baisse du niveau de vie de la population et une diminution du produit national brut réel.
Qui sera mieux placé pour répondre à cette question que L'Investisseur de crise ?
C'est pourquoi nous nous sommes tournés vers l'expert en bourse et spécialiste de l'investissement en temps de crises économiques Clément Bourdy pour nous éclairer.
2021, année de la crise boursière ? Probablement. Année de crises économiques ? Difficile à répondre.
Parfois une crise boursière peut engendrer une crise financière qui se répercute sur l’économie. C’est là que réside toute l’inconnue.
2021, ou au plus tard 2022, pour un grand chahut sur les marchés, j’y crois beaucoup.
Voilà ce qu'en dit Clément. Nous voilà avertis.
Mais alors ...
Une piste sérieuse pour se prémunir contre les crises économiques est l'or.
L'or est un actif refuge, nous avons déjà abordé le sujet. Une base stable qui permet d'impacter les temps troublés en minimisant les dégâts sur votre capital. Il est important, selon un consensus de la part des experts, de diversifier son portefeuille. Et d'avoir une base d'or. Base qui peut être augmentée en voyant arriver une crise.
Une deuxième piste sérieuse pour pouvoir appréhender les crises économiques avec sérénité est d'être accompagné. Clément Bourdy est spécialisé dans l'investissement en temps de crise.
Son motto ? Si l'information a une valeur, l'ignorance a un cout.
C'est pourquoi il vous propose un accompagnement. Plusieurs fois par semaine, il propose un regard clair et accessible sur l'économie et sur la bourse. Mais il partage aussi avec vous ses analyses stratégiques et ses idées d'investissement. Que vous retrouvez sur L'Investisseur de crise.
Quels sont ces facteurs qui vont influencer cette année 2021 ? A niveau boursier et économique.
Nous voyons des indices totalement contradictoires. D'un côté la reprise économique qui nous fait croire à un graphe qui tend vers le haut. Et de l'autre des éléments qui laissent croire que les marchés boursiers pourraient baisser.
Depuis 2020, il n’y a plus vraiment rien d’habituel dans nos réflexions économiques. Mais habituellement, les marchés boursiers augmentent avec la croissance économique. Car qui dit croissance économique dit entreprises en bonne santé, et donc des bénéfices en croissance.
Par exemple, on valorise une société un certain nombre de fois les bénéfices (c’est le price earning ratio - PER), un certain nombre de fois le chiffre d’affaires, et bien d’autres encore…
Mais là-aussi, nos métriques habituelles sont malmenées. Car elles étaient valables dans un monde où la bourse restait la bourse. Avec ces rendements et son risque. Aujourd’hui, la bourse est presque devenue moins risquée (tout est relatif) car pour un investisseur, c’est presque devenu obligatoire d’investir en bourse. Une obligation, car la récompense de l’épargne n’a jamais été aussi faible.
Mais commençons par le commencement.
La crise de 2020 est une crise unique en son genre.
C’est la première fois que les ménages ont vu leur salaire distribué et ont accumulé de l’argent, des réserves, pendant une crise.
C’est la première fois de l'histoire des crises économiques que les ménages ont pu se constituer une épargne forcée. En les empêchant de consommer. Et en leur distribuant des revenus.
Parallèlement, jamais les États et les banques centrales, surtout, n’ont déversé autant d’argent, injecté du cash dans nos systèmes économiques. N’ont jamais autant fait fonctionné la planche à billet. N’ont jamais autant inondé les marchés de liquidité.
Tout ça ensemble, le versement des salaires, une épargne forcée, et la politique ultra expansionniste des banques centrale a conduit à déverser des tonnes de liquidité sur les marchés financiers.
Une partie de l’épargne forcée a été entrainée sur les marchés.
On les appelle les traders du covid : cette nouvelle génération d’investisseurs qui est apparue et n’a cessé de gonfler en mars.
Cette inondation de liquidité a permis de faire gonfler encore le cours des chouchoutes du marché depuis au moins une décennie :
Elles ont désormais atteint un tel poids dans le indice boursier, que c’est à se demander ce qu’il va se passer lorsqu’elles imploseront. Si elles implosent.
Elles entraineront avec elle les grands indices boursiers. Mais au prix d’une rotation.
Pourquoi ? Car il est impossible de sortir du marché.
Les investisseurs feront rouler leur position. On l’observe déjà d’une certaine manière en ce moment quand un investisseur vend de la tech pour de la value.
C’est ce qui, probablement, expliquera le futur paradoxe boursier des années qui vont venir : des grands indices qui baissent ou se stabilisent alors qu’économiquement ça va mieux.
Parce que la tech a atteint un tel poids que lorsqu’elle patinera, elle alourdira les performances des grands indices.
Pendant ce temps là, les cycliques se reprendront et combleront leur retard, sans pour autant de manière globale compenser les baisses de la tech’.
Le pari baissier sur TESLA entrait dans cette vision Ça n'a pas marché. Car le marché est toujours irrationnel.
Pour la simple raison qu’aujourd’hui, le capitalisme veut retrouver la croissance, et elle le retrouvera.
Pour vous accompagner dans la tech, qui est le secteur en hause en 2021. Nous avons un expert qui sait rendre accessible ce monde si pointu. Il s'agit de Jeff Brown. Dans sa newsletter gratuite L'Investisseur Tech, il s'adresse aux curieux de l'investissement technologique.
Une des crises économiques majeures est la crise financière de 2007-2009. Elle eut une ampleur mondiale. Et elle est considérée comme une des pire crises économiques depuis la Grande Dépression. Mais elle n'a pas été la seule crise du XXI.
L'Argentine a connu une crise majeure entre 2001 et 2002.
Malheureusement pour lui, ce pays du nord de l'Amérique du Sud est familier avec les crises économiques depuis la grande panique de 1876.
L'Argentine connait un des grandes crises économiques du XXIe siècle en 2001 déjà. Elle est marquée par une crise monétaire ainsi qu'une panique financière.
Les épargnants ont paniqué lorsque le gouvernement argentin a envisagé un gel des dépôts, ce qui a entraîné une forte hausse des taux d'intérêt.
Le 1er décembre 2001, le ministre de l'Économie Domingo Cavallo a décrété un gel des dépôts bancaires.
Les familles ont été privées de leurs économies. Et les taux d'inflation ont atteint un niveau astronomique de 5 000 %.
Dans la semaine, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu'il n'offrirait plus de soutien à l'Argentine, le pays étant considéré comme un mauvais payeur. Les autorités internationales ne croyaient pas que des réformes appropriées seraient réellement mises en place.
Le gouvernement argentin a perdu l'accès aux marchés des capitaux et les institutions financières privées argentines ont également été coupées. De nombreuses entreprises ont fermé. Certaines banques étrangères, qui étaient très présentes, se sont retirées plutôt que de risquer leurs actifs. La nature erratique et extrême des taux d'intérêt a rendu pratiquement impossible le bon fonctionnement de toute entreprise financière.
Le gouvernement argentin ne s'en est pas mieux sorti. Avec une économie en chute libre, un taux de chômage élevé et aucun accès aux marchés du crédit, le gouvernement argentin a fait défaut sur une dette de 100 milliards de dollars. En d'autres termes, le gouvernement s'est détourné des investisseurs qui avaient acheté des obligations d'État argentines.
L'économie étant en difficulté et l'incertitude entourant la stabilité du gouvernement fédéral, les capitaux d'investissement ont fui le pays. Il en a résulté une dévaluation ou une dépréciation du peso argentin, les investisseurs ayant vendu leurs placements libellés en peso pour des placements à l'étranger.
Il est courant pour les économies de marché émergentes de libeller leur dette en dollars américains, et lors d'une dévaluation, cela peut paralyser un pays. Toute dette libellée en dollars pour le gouvernement, les entreprises et les particuliers a augmenté de manière significative presque du jour au lendemain, puisque les impôts et les recettes étaient perçus en pesos.
En d'autres termes, il fallait beaucoup plus de pesos pour rembourser le même solde principal dû pour les prêts libellés en dollars, uniquement en raison de la dévaluation du taux de change du peso par rapport au dollar.
Retour sur une des plus grandes crises économiques jamais connue. Le krach boursier de 1929 est une chute brutale de Wall Street. Qui a fortement contribuée à la Grande Dépression qui s'ensuivit dans les années 1930. Cette dernière a duré 10 ans ! Et a touché autant les pays industrialisés que les non industrialisés dans de nombreuses régions du monde.
Durant les années 20, la bourse américaine connait une expansion rapide. Qui se poursuit durant les 6 premiers mois du mandat de Herbert Hoover.
Les prix des actions flirtent avec les sommets. En conséquent, le public se précipite vers les courtiers pour investir dans les titres. Il était alors facile de revendre avec profits.
Des milliards, de l'épargne et des économies, sont retirés des banques pour être investis à Wall Street. Et ce pour que les courtiers prêtent des comptes sur marge. Les gens vendent ou hypothèquent leurs maisons pour investir dans la bourse.
Au milieu de l'été 1929, 300 millions d'actions sont détenues sur marge. Elles poussent l'indice Dow Jones à un sommet de 381 points en septembre.
Des avertissements se font entendre sur ce château de cartes financier. Mais ils ne sont pas entendus.
Les prix commencent à baiser en septembre. Mais la spéculation se poursuit. Dès le 18 octobre, le marché tombe en chute libre.
Et la course folle à l'achat se transforme en course folle à la vente.
Ce jour est connu sous le nom de jeudi noir. C'est un jour de panique véritable.
12,9 millions d'actions sont échangées. Les investisseurs se précipitent pour récupérer leurs pertes.
Le Dow Jow ne perd que 6 points. La chute étant contrée, ce jour-là, par des grandes banques et sociétés d'investissement qui achète de grands blocs d'action. Dans un effort réussi pour endiguer la panique. Ce ne sera cependant pas suffisant pour soutenir le marché.
La panique reprend ce lundi noir. De fait, le marché clôture sur une baisse de 12.8%. Et plus de 16 millions d'actions sont échangées ce jour-là.
Les leaders politiques et financiers semblent d'abord traiter l'affaire comme un spasme du marché. Ils rivalisent de déclarations rassurantes.
Le président Hoover et le secrétaire au Trésor Andrew W. Mellon ouvrent la voie avec des prédictions optimistes selon lesquelles les affaires étaient "fondamentalement saines". Et qu'un grand regain de prospérité était "juste au coin de la rue".
Il faudra attendre 20 ans pour que le Dow Jones retrouve un élan suffisant pour dépasser à nouveau le niveau des 200 points.
Voilà pourquoi 1929 est considérée comme une des plus grandes crises économiques jamais vue.
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