Est-ce que le cannabis est une drogue ?
Si l’on s’en tient aux définitions, une drogue est avant tout un composé chimique (naturel ou non) capable d’altérer le comportement. Généralement via la modification des activités neuronales.
Avec une telle définition, la notion même de drogue recouvre donc d’emblée une vaste quantité de substances. Qui ont effectivement un effet sur le système nerveux et qui modifient le comportement de l’individu qui les ingèrent :
- une bonne quantité de médicaments rentre dans cette catégorie ainsi qu’un nombre important d’aliments, depuis la caféine jusqu’au sucre en passant par le chocolat.
Il est cependant admis que la drogue sera recherchée surtout voire seulement pour son effet psychotrope. Là où l’aliment fournit aussi une source d’énergie et le médicament tendra bien souvent à
réduire les effets (de blessure, de maladies) subis sur le système nerveux.
Cependant, si l’homme de la rue comprend assez globalement ce qui rentre dans la catégorie de drogue et ce qui peut en être écarté
Il n’en reste pas moins des subtilités légales qui rendent la définition délicate.
Ainsi, en France, la définition précise de “stupéfiant” ou de substance stupéfiante n’est pas fournie dans le code pénal et cela peut poser problème. Le tabac et l’alcool pouvant facilement entrer dans une définition putative un peu trop large.
Or, si la définition n’est pas donnée, il n’en reste pas moins que les stupéfiants sont bel et bien prohibés sur le sol français. Tout comme leur usage, leur production, leur cession, ainsi que leur présentation sous un jour favorable.
Drogue dure drogue douce
Essentiellement, on considère que les drogues dures sont celles qui entraînent un effet de dépendance psychique et physique forte, là où les drogues douces ne provoquent que peu ou pas d’effet de dépendance. Selon cette définition, héroïne et cocaïne se classent résolument dans les drogues dures alors que le cannabis, dont l’effet de dépendance est faible à nul, reste dans les drogues douces. La notion de “dureté” d’une drogue a été rapidement introduite lorsque la législation s’est progressivement mise en place afin de prohiber l’usage des drogues partout dans le monde.
Le cas spécifique du cannabis
Il existe de nombreuses substances dont les effets psychotropes sont plus ou moins forts.
Cependant, toutes n’ont pas le même impact, tant pour la personne qui en fait usage que pour la société autour de cet individu.
À ce titre, différentes études ont permis de quantifier les dégâts potentiellement subis par la société et par le consommateur lui-même. Ce qui permet d’évaluer les drogues entre elles.
Une étude réalisée en 2011 a ainsi permis de réaliser le graphique suivant. Qui montre le classement des préjudices constatés pour 19 drogues récréatives courantes, par 292 experts cliniques en Écosse.
On constate un lien important entre la dureté d’une drogue et le préjudice qu’elle entraîne
Tant pour le consommateur que la société en général.
Au passage, nicotine et alcool ne se trouve ni l’une ni l’autre en bas du graphique :
- dépendance importante et préjudices élevés pour le consommateur et la société en cas d’abus
Cela n’empêche toutefois pas ces drogues d’être en vente libre.
On comprend ici que la disponibilité d’une drogue dans le commerce légal n’a donc qu’assez peu à voir avec la dangerosité de la drogue elle-même
Et, on le verra, beaucoup plus avec des aspects politiques et sociologiques.
Dans ce tableau, le cannabis occupe une place intéressante puisqu’il n’entraîne qu’un préjudice faible pour la société et le consommateur, qui peut cependant subir des effets métaboliques
néfastes en cas de consommation trop régulière et importante.
Est-ce que le cannabis est une drogue ? Non. Excepté en cas de consommation très régulière et importante.