La Suisse est un petit ilot privilégié enclavé dans l'Union européenne. En Suisse, un petit actionnaire paie 0 % d'impôts sur ses plus-values. Contre 30 % en France. Comment est-ce possible ? Allons à la découverte des caractéristiques de cette place financière.
Le Six est l'organisme qui gère la place boursière suisse. Six pour Swiss Stock Exchange. Le Six group est une institution financière suisse, basée à Zürich. C'est la seule place de marché suisse depuis qu'ont fusionnée, en 1996, les bourses de Zürich, Genève et Bâle.
La société est détenue par 122 institutions financières nationales et internationales. Ces banques sont en même temps les propriétaires et les principales utilisatrices des services et de l'infrastructure de Six. Toutes les banques de ce réseau ont un droit de vote égal dans la prise de décision concernant la gestion et la réglementation de la bourse.
En termes d'innovation, SIX a été la première bourse au monde à intégrer un système de trading automatisé.
Des chiffres qui confirment que, bien que le pays soit petit de taille, sa place financière est de premier plan.
L'infographie qui suit liste les volumes de trading par pays.
Les marchés les plus importants de la place boursière suisse en termes de revenus sont
Parmi lesquels on compte, en plus de ceux précédemment cités : USA, Angleterre, Irlande, Maroc, Espagne, Norvège, Suède, Danemark, Pologne, Allemagne, Autriche, Italie, Japon et Singapour.
Parmi elles, des leaders mondiaux dans leurs domaines. Il est possible notamment de citer Nestlé, Novartis ou encore Roche. Trois compagnies cotées en Suisse qui apparaissent dans le top 5 européens des plus grandes entreprises en termes de capitalisation.
SIX héberge plusieurs entreprises pharmaceutiques parmi les plus grandes entreprises d'Europe.
Basé à Bâle, Novartis avait des revenus de 47,5 milliards de dollars pour un bénéfice net de 12 milliards en 2019. Ce groupe pharmaceutique fondé en 1996 de la fusion de Ciba-Geigy et de Sandoz est un leader mondial dans le secteur.
Roche est un autre géant pharmaceutique dont le siège social est à Bâle. Sa capitalisation boursière se monte à 300 milliards de dollars, au 30 juin 2020. L'entreprise compte 100 000 employés et a réalisé un chiffre d'affaires de près de 70 milliards de dollars en 2019.
La société a été fondée il y a 124 ans et compte parmi les plus grandes entreprises de biotechnologie du monde. Elle est la première entreprise à fournir des traitements contre le cancer.
Il s'agit aussi de la plus grande entreprise européenne en termes de capitalisation. Et c'est aussi la plus grande entreprise de produits alimentaires et de boissons du monde entier. Son siège social n'est pas basé à Bâle, mais à Vevey, dans le Canton de Vaud.
Le géant suisse est présent dans plus de 180 pays sur 195 dans le monde. Nestlé pèse 328 milliards de dollars au 30 juin 2020. On le voit, son nom de géant n'est pas usurpé.
Nestlé est de fait impliqué dans la production de :
Entre autres.
Nestlé est également la plus grande entreprise laitière du monde. Et ce même en excluant toutes les ventes non laitières. Ce qui montre la taille et la force de l'entreprise.
Parmi elles se comptent par exemple Chubb, la société d'assurance-dommage cotée en bourse la plus importante du monde. Ou encore Richemont, la 2e plus grande compagnie du monde active dans le luxe, juste derrière LVMH. Et qui possède des maisons comme Cartier, Piaget, Van Cleef & Arpels, Vacheron Constantin ou encore Jaeger-Lecoultre.
Ces dernières sont les suivantes :
SIX est un opérateur boursier, mais pas uniquement.
L'institution offre aussi des services bancaires, en tant que centre de compétence pour le trafic de paiements suisses.
Et, troisièmement, l'entreprise est un fournisseur mondial d'informations financières. Elle offre des données de référence, de tarification et d'opérations d'entreprise et des indices.
Le SDX, pour Six digital exchange, est une infrastructure propre de gestion d'actifs numériques. Elle permet à SIX de proposer des services d'émission, de négociation, de règlement et de conservation.
SDX bénéfice des mêmes normes de surveillance et de réglementation que SIX. Et elle permet d'apporter sécurité et fiabilité à l'écosystème financier de demain.
L'organisation se targue de construire la première infrastructure de marché numérique réglementée au monde. Où les professionnels peuvent accéder, transférer et stocker de la valeur.
Le 21 avril 2021, Tim Grant, Head of Business et membre de l'équipe de direction de SDX, rejoint le conseil d'administration de l'EEA.
L'EEA étant l'Enterprise Ethereum Alliance et ayant pour mission de favoriser l'adoption continue d'Ethereum. L'EEA permet aux organisations d'adopter et d'utiliser la technologie Ethereum dans leurs opérations commerciales quotidiennes.
"C'est une période passionnante pour Ethereum. Au cours de l'année écoulée, nous avons commencé à voir la véritable réalisation du potentiel d'Ethereum qui a donné naissance à la finance décentralisée, 'DeFi', ainsi qu'une accélération de l'intérêt pour cette plus grande des blockchains par les bourses et les banques centrales. L'expertise de Tim dans l'exploitation de solutions de registres distribués de niveau entreprise pour les services financiers sera déterminante pour que l'AEE s'aligne plus étroitement sur la direction des échanges DeFi, du Mainnet Ethereum, de la technologie Ethereum et de ses dérivés d'entreprise", a déclaré Dan Burnett, directeur exécutif de l'AEE.
Les indices phares de la bourse helvétique sont le SMI, le SBI, le SPI Multi Premia et le SARON.
L'indice suisse de référence. Il est composé des 20 actions les plus importantes en termes de capitalisation et les plus liquides du SPI, le Swiss Performance Index. En tant qu'indice de prix, le SMI ne prend pas en considération les dividendes. Cet indice date du 30 juin 1988.
Le podium de l'indice SMI est occupé par UBS en première position, suivi par Crédit Suisse et Novartis.
Le SBI, pour Swiss Bond Index, est un indice qui suit les obligations à taux fixe.
Le SPI Multi Premia comprend les 60 titres les plus importants du marché suisse.
Le SARON, pour Swiss Average Rate Overnight, indique le taux auquel les banques se prêtent des fonds.
SIX propose une large gamme d'indices de référence nordiques. Ainsi qu'une variété d'indices stratégiques, thématiques et d'indices personnalisés.
L'essor industriel du XIXe rendit possible l'émergence de la place boursière suisse. Avant cela, le commerce et les affaires de change étaient réalisés par les courtiers. La réglementation se faisait à niveau cantonal. Ces législations datent de 1683 pour Bâle et 1744 pour Zurich.
1850 voit apparaitre le trading des titres à Genève. La cité de Calvin étant alors la première place bancaire du pays. La première corbeille est reconnue par le gouvernement cantonal en 1856. La bourse de Bâle est datée de 1876 et celle de Zurich de 1884.
Par contre, Lausanne (1873), Berne (1885), Neuchâtel (1905) et Saint-Gall (1933) sont des institutions privées. Ces bourses sont spécialisées dans les titres régionaux. Leurs cantons respectifs prélevaient alors des impôts au prorata de leurs chiffres d'affaires.
Source : Un "vendredi à la bourse", Zurich, vers 1920, Bibliothèque nationale suisse, Archives fédérales, consulté sur Dictionnaire historique de la Suisse
La Première Guerre mondiale a perturbé les cours, jusqu'à provoquer une suspension. Les années 30 furent le cadre des niveaux les plus bas jamais atteint par les bourses suisses. Les marchés furent à nouveau fermés durant la Deuxième Guerre mondiale.
La reprise, après guerre, fut l'occasion d'une professionnalisation des bourses. Zurich initia alors un processus de rassemblement des places financières. Mais elle ne fut pas suivie par les autres villes.
Il faudra attendre 1993 pour que soit créée la bourse helvétique.
Pourtant, dès les années 80, le projet de la création d'une bourse centralisée émerge. Dans ces années, les actions étaient encore échangées de manière traditionnelle. C'est-à-dire dans le cadre de ventes aux enchères individuelles. En 1996, le négoce à la criée est remplacé par un système totalement électronique.
Depuis ce moment-là, la bourse nationale est gérée par SIX.
La place financière suisse est bien connue pour une caractéristique en particulier : son secret bancaire. Ce n'est pas une thématique directement liée à la bourse. Mais c'est un concept autant important que controversé sur la place financière et bancaire suisse.
Mais, au contraire de ce que son nom pourrait faire penser, il ne fournit pas de protection juridique aux banques.
A l'opposé, le secret bancaire oblige contractuellement les banques suisse à respecter le droit de leurs clients à révéler les détails de leur situation financière à leur propre discrétion.
Ce qui veut dire que sont protégés :
Toutefois, le secret bancaire ne s'applique pas aux clients qui sont soupçonnés d'avoir enfreint le droit pénal suisse.
Clément Bourdy est expert en bourse. Il est spécialisé en Investissement de Crise et dirige une publication spécialisée sur les Small Caps du marché français. Il partage avec nous son avis sur la place boursière suisse. Un avis autant clair que précis et concis.
Robuste et moins volatile que les marchés mondiaux. J'investis beaucoup sur la bourse helvétique.
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