Quand faut-il vendre ?
La décision de vente est probablement la plus difficile auquel un investisseur ait à faire face.
Et c’est encore plus dur lorsqu’il s’agit de vendre une position sur laquelle on est perdant. En effet, cela veut dire qu’on « réalise la perte » et qu’on abandonne l’idée de se refaire sur cette action. Une forme de deuil à travers laquelle tout investisseur doit passer.
Les raisons de ne pas vendre
Autant vous y faire tout de suite et casser vos belles illusions, vous allez perdre sur certains de vos placements, c’est inévitable.
Heureusement, c’est parfaitement normal. Un bon investisseur n’est pas quelqu’un qui ne perd jamais, c’est quelqu’un qui sait couper ses pertes au bon moment.
Votre titre a perdu de sa valeur dans le cadre d’une correction globale du marché
Lors d’une chute boursière globale, c’est-à-dire un moment où la baisse des cours concerne la majorité
des actions cotées, il ne faut surtout pas vendre.
En effet, cela ne remet nullement en cause la qualité de l’entreprise dans laquelle vous avez investi. C’est plutôt le moment de vous y accrocher et éventuellement d’en profiter pour renforcer votre position à bon compte. Clément Bourdy, L’Investisseur de Crise, aborde cette approche du Price Sensitive.
Il n’y a pas de raison identifiée à la chute du cours
Parfois, il arrive que des valeurs chutent uniquement dans le cadre de prises de bénéfices généralisées ou
par l’effet de manœuvres financières effectuées par les plus gros acteurs.
Là encore, ça ne vous concerne pas et c’est le moment de vous rappeler pourquoi vous avez acheté des actions de cette entreprise en premier lieu.
Vous avez déjà engrangé de bons gains
Ce n’est pas parce qu’une action a doublé que la tendance haussière est terminée. Certaines valeurs
quintuplent ou décuplent. Tant que les fondamentaux sont là et que la tendance reste haussière, accrochez-vous aux gagnants.
Les raisons de vendre
- Vous risquez d’avoir besoin de cet argent dans les années qui viennent.
- L’entreprise vous paraît surévaluée.
- Vous ne comprenez pas ce que fait l’entreprise.
- Vous ne savez pas pourquoi vous avez acheté en premier lieu.
- La raison pour laquelle vous avez acheté n’est plus valable. Par exemple, le business model de
l’entreprise a changé. - Les chiffres se détériorent (PER, BPA, dettes, etc.).
- Vous avez un bien meilleur investissement en vue.
- L’entreprise ne gère pas correctement ses problèmes. Par exemple, elle manque un virage technologique important comme ce fut le cas pour Kodak et ses appareils photo instantanés.
- Les dividendes ont été coupés.
Tous ces arguments peuvent faire pencher la balance du côté de la vente. Cependant, gardez une vue d’ensemble et ne vendez pas pour une seule de ces raisons.
N’oubliez pas que l’idée est de vendre le moins possible
Avant de vendre, soyez donc certain que les arguments qui vous ont fait acheter en premier lieu ne sont
plus valables. Il doit y avoir un changement de cap majeur dans les résultats ou la stratégie de l’entreprise.
Trucs et astuces de pro
La gestion du portefeuille
Lorsque vous investissez en bourse, vous devez penser en termes de risques pour votre portefeuille global.
Plus votre investissement global est grand, plus vous pouvez avoir des positions importantes sur chaque
valeur qui vous intéresse.
Tout est question de proportions. Au minimum, je vous conseille de n’avoir aucune valeur qui dépasse
10 % de votre portefeuille total. De cette manière, même si le cours venait à chuter de 20 %, ça ne représente que 2 % de votre portefeuille total.
Par exemple
Si vous avez 10 000 € de capital. Essayez de ne pas avoir de position de plus de 1000 €. Comme ça, si l’une d’elle chute de 10 %, vous n’essuierez que 100 € de perte.
Vous pouvez même aller jusqu’à rééquilibrer votre portefeuille en vendant une partie de vos actions qui surperforment. Ainsi, si l’une d’elles prend trop de poids après une forte période de gains, vous rétablirez la balance.
Pensez aussi au risque que vous prenez sur une action particulière
Si vous misez sur une valeur sûre, dont le cours évolue peu dans un sens comme dans l’autre, vous
pouvez vous permettre une position plus importante.
À l’inverse, si vous achetez une compagnie de biotechnologie qui peut s’effondrer du jour au lendemain dans le cas où le développement d’un de ses produits échoue (ce que je vous déconseille), mieux vaut garder une petite position.
L‘équilibrage d’un portefeuille est un autre exemple qui montre que la gestion du risque est au cœur d’une stratégie d’investissement réussie.
Ça vous paraît peut-être encore un peu flou
C’est pourquoi, je vous donne ici deux suggestions de portefeuilles afin d’avoir des cas concrets.
Un portefeuille « risque » pour les investisseurs plus confiants qui souhaitent s’aventurer sur les small caps.
