La panique du Coronavirus qui contamine les bourses mondiales

La panique du Coronavirus… encore. On peut vous dire que 650’000 personnes meurent de la grippe dans le monde chaque année. On peut vous dire que chaque jour des milliers de personnes meurent du cancer ou de faim. Vous pouvez chercher sur Google et apprendre que 40’000 Français meurent à cause de l’alcool par année, que 73’000 succombent à cause du tabac. Mais peu importe, si 250 Chinois meurent à cause d’un sombre virus né de la filiation entre batman et une recette de cuisine, vous continuerez à boire l’apéro en fumant une clope tout en angoissant parce qu’il y a « trop de Chinois dans le quartier ».

La semaine qui vient de s’écouler est encore une de ces semaines complètement débiles où le rationnel n’existe plus et où les gens préfèrent paniquer et s’angoisser pour un truc qui va probablement disparaître dans quelques jours. Et puis quand bien même, si nous devions tous succomber à un virus mystérieux, à quoi cela servirait vraiment d’avoir empilé une tonne de cash dans un coffre ?

Alors oui, les experts en finance, en virologie et en épidémiologie (oui, parce qu’ils se sont formés entre deux) nous expliquent que si propagation du virus il y a, les gens vont moins voyager, moins dépenser, moins consommer et rester terrés chez eux. Donc, en attendant il faut tout vendre pour racheter moins cher dans 3 mois quand la moitié de la population chinoise sera décimée.

La fin du monde ou pas

Pour être franc, je ne suis pas médecin, pas spécialiste des épidémies, je ne suis même pas analyste financier, c’est donc vous dire ce que j’y comprend au fonctionnement d’un virus. Ce que je sais, c’est qu’au travers de mes looooongues années de bourse et de finance, j’ai entendu parler de la grippe aviaire, du SRAS, du H5N1 et d’Ebola. Et encore je suis certain que j’en oublie au passage.

À chaque fois les bourses sont entrées dans la panique, à chaque fois on a vu des patients et des médecins en combinaisons étanches ressembler à Dustin Hoffman dans « Outbreak » et pourtant, trois jours plus tard, on passait à autre chose.

En conclusion

La semaine qui vient de s’écouler était donc la parfaite représentation de la panique, puis de plus de panique, puis de la panique à nouveau. En conclusion nous terminons au plus bas de la semaine, faisant exploser les canaux haussiers qui étaient en place avant et après le Trade Deal. D’un point de vue purement technique, nous sommes en mode « saut en parachute » et l’on ne sait pas où ça va s’arrêter.

Comme nous pouvons le voir plus bas sur les graphiques, il y a des supports qui nous attendent et les tendances long terme ne sont pas encore remises en question.

Les nouvelles

Durant la semaine il y a pourtant eu des bonnes nouvelles – quelques mauvaises aussi, mais les mauvaises étaient largement inclues dans la panique du Coronavirus. On notera les bons chiffres d’Apple, les chiffres parfaits de Microsoft, l’excellent trimestre d’Amazon qui a laissé la totalité des analystes embourbés dans le ridicule de n’avoir strictement rien vu venir. Dans l’autre sens Facebook a fait mieux partout, mais a été « trop prudent » pour l’avenir et le marché n’a pas aimé.

En conclusion de cette semaine, il faudra retenir que fondamentalement les chiffres sont bons et que l’économie va bien. Mais que la panique du Coronavirus pourrait faire ralentir cette économie qui va si bien et ces sociétés qui sont au top. D’ailleurs dans bien des publications trimestrielles, plusieurs compagnies qui ont pignon sur rue, se sont déjà déchargée de tout en disant que « l’année 2020 pourrait être plus compliquée à cause du virus ». En jargon financier, ça s’appelle du « hedge » (de la protection). Comprenez-bien :  ils disent que tout va aller très mal, du coup les analystes baissent leurs attentes et le trimestre à venir sera bien moins stressant et la surprise à la hausse bien plus impressionnante.

indice boursier panique coronavirus

Sans la panique du coronavirus, où en sommes-nous ?

Pour être très franc avec vous, ce genre de semaine qui sont principalement victimes d’un comportement hystérique des intervenants qui ne veulent pas mourir, n’a pas vraiment de sens du point de vue économique, macro ou micro.

On ne peut donc que prendre des instantanés du marché et observer où sont les indices d’un point de vue technique et tenter de se trouver des points de repères où l’on pourra – à l’avenir – tenter de racheter le moment venu. Enfin, si vous croyez que l’on va s’en sortir.


En tous les cas, loin de moi l’envie de vous faire partager ma vie privée inintéressante, mais sachez tout de même que j’ai reçu des instructions de mon ex-femme quant aux vacances de notre fille. Je dois aller skier avec elle, mais je ne dois pas la mettre au contact de la foule (et surtout des parisiens), pas la mettre dans des endroits où il y a du monde – donc éviter les restos, les bus, les téléphériques, les hôtels et les cinémas. Tout ça parce qu’apparemment, selon elle, la totalité des patients infectés vont venir skier à Verbier cette année. Alors méfions-nous.

Panique du coronavirus, changement d’attitude

Je vous passe le reste des recommandations reçues, mais disons que si tout le monde a la même attitude, il est plus que probable que la baisse des marchés pourrait continuer encore un peu. Dans les mêmes anecdotes, j’ai un ami qui est Chinois, qui habite Genève depuis 30 ans, qui m’a dit que chaque fois qu’il prend le bus et qu’il tousse en entrant, il voyage soudainement tout seul.

On remercie les chaînes d’informations pour tout le bien qu’elles nous font. Je recommande vivement de regarder « the Voice » et  «Les Marseillais à Wuhan », c’est bien plus intéressant que BFM Finance ou CNBC. Et puis si les personnes qui sont dans les Marseillais pouvaient rester confinés à Wuhan durant les 23 prochaines années, la culture en sortirait grandie.

Graphique du Sp500

Mis à part ce que je vais faire de mes vacances et combien de masques de protection je vais utiliser ces prochaines semaines, je voudrais encore vous commenter le graphique ci-dessus. Ce qu’il faut retenir, c’est que la tendance que nous avons développée au mois d’octobre, après les trimestrielles et au moment où l’on a pris conscience que le Trade Deal allait finir par être signé, a finalement été cassée. Cassée par un virus, rien de plus.

Analyse technique ?

À partir de là, je ne suis pas certain que l’analyse technique s’applique – parce qu’en cas de panique, les retournages de vestes sont violents et parfois illogiques – bien qu’illogique soit tout de même monnaie courant dans la finance.

Quoi qu’il en soit, la grande tendance haussière qui a pour point pivot le trou de la « semi-crise de 2018 » nous amène au support à 3100 et si vraiment les chauves-souris prennent le pouvoir on peut encore espérer stopper la baisse à 3’000. Support qui est également très psychologique, parce que c’est un chiffre rond.

Le CAC 40 en mode 13ème arrondissement

La panique du Coronavirus est extrêmement instructive. Quand on regarde la baisse des marchés US, on voit que la panique et l’angoisse sont mesurée, en revanche en Europe, c’est plutôt en mode « Titanic ». On est moins monté mais on baisse plus.

Le graphique de l’indice français laisse penser que le foyer du Coronavirus est dans le 13ème arrondissement et pas à l’Ouest de Shanghai.

La semaine qui nous attend est va nous permettre de voir si l’on tient les deux supports qui nous attendent. Le premier est à 5740 et le suivant est à 5610. Le suspense est insoutenable.

Graphique du CAC40
Graphique du CAC40

Amazon ou la poursuite du graal de l’homme le plus riche du monde

La semaine dernière Amazon.com a publié ses chiffres trimestriels, pour faire simple ils ont battu les attentes de 60% – ils avaient appliqué la stratégie du « houlala, ça ne sera pas facile » lors de la dernière publication en octobre.

Du coup, les chiffres de ce trimestre furent carrément fantastiques. Jeff Bezos est soudainement devenu plus riche de 13 milliards en l’espace de quelques minutes devenant du même coup l’homme le plus riche du monde – encore une fois.

Ce que l’on peut aussi retenir d’Amazon c’est que l’ex-librairie on-line s’est parfaitement diversifiée et parvient à gagner de l’argent un peu partout. Cette fois c’est surtout Amazon Prime qui fonctionne bien. Le titre était en hausse de plus de 11% en fin de semaine, Coronavirus ou pas.

 

 

Malgré la panique du Coronavirus Tesla et le premier « Trillionnaire ».

Dans la série publication et homme très très riche, on note aussi les chiffres de Tesla qui étaient assez fidèles aux attentes, sans être extraordinaires, mais comme Musk a annoncé qu’ils allaient augmenter la production de 60% l’année prochaine le titre a explosé, les analyses révisent leurs objectifs à 1’000 le titre.

Tesla est la plus GROSSE marque de voiture du monde en terme de capitalisation boursière et Vanity Fair se demande si Musk va devenir le premier homme à posséder 1’000 milliards.

C’est étrange parce que s’il n’y avait pas la panique du Coronavirus, je dirais que l’on est en train de gentiment entrer dans une zone de turbulences euphoriques.

Pour info, Tesla a produit 367’500 voitures en 2019 et Ford 17 millions. Ford vaut 35 milliards en bourse et Tesla 117 milliards. Caroll Shelby doit se retourner dans sa tombe.

Qu’attendre cette semaine

Après une semaine de vacances pour cause de Nouvel An chinois, la Chine va rouvrir et rattraper la claque du reste du monde.

On va évidemment parler du Coronavirus, le suspense étant insoutenable. Et pour le reste, on va monitorer les chiffres du trimestre et attendre les chiffres de l’emploi aux USA vendredi.

Passez une excellente semaine.

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