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Semaine de Thanksgiving merci pour l’optimisme

De l'optimisme oui ! Je veux juste être prudent car rien n’est gagné. Le combat pourrait durer avant que l’économie ne rattrape les marchés.
novembre 30, 2020
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De l'optimisme grâce à Thanksgiving ? La semaine qui vient de se terminer fait partie des semaines qui ne servent pas à grand-chose au niveau historique. Les marchés américains étaient fermés le jeudi pour cause de Thanksgiving. Mais on sait aussi qu’en cette saison, les gens partent le mercredi et reviennent le lundi suivant.

Les volumes étaient donc réduits et la représentativité de la semaine n’était pas extraordinaire non plus. Cependant, si historiquement parlant on ne retiendra pas cette semaine dans le « Hall of Fame » des semaines boursières, il faudra tout de même noter que nous sommes au plus haut de tous les temps aux USA. Par ailleurs. l’optimise semble chevillé au corps des investisseurs. Plus que jamais.

La thématique des « values »

La thématique des « values » est toujours parmi nous. En effet, il ne se passe pas un jour sans que l’on vienne nous présenter « les dix titres qu’il faut acheter dans le thème des values ». Mais malgré que tout le monde revienne là-dessus, pendant ce temps, la tech ne s’en sort pas si mal.

Graphique du SP500 3

 

Lorsque l’on voit le S&P500 ci-dessus, on voit que rien ne semble plus jamais vouloir s’affaiblir. Durant toute la semaine qui vient de s’écouler, on a pu s’amuser à tenter de mesurer le niveau d’euphorie dans lequel nous sommes. Puisqu’il ne faut pas se leurrer, nous sommes en pleine euphorie. Si l’on doit comparer les marchés au concept du verre à moitié plein ou du verre à moitié vide, il est clair que c’est le plein qui l’emporte. Le verre est même plus que plein, il déborde.

Un peu d'optimisme pour le marché

Les bonnes nouvelles ne manquent pas :

  • Trump est en train de lâcher prise
  • Biden se rapproche d’une confirmation définitive
  • Yellen rentre dans le gouvernement Biden et va sauver l’économie, le monde, ainsi que la diplomatie américaine.
  • Les vaccins pleuvent sur nous comme si tout le monde pouvait fabriquer le sien à la maison
  • L’optimisme sur la fin du COVID et le début du « recovery » n’a jamais été aussi haut
  • Et tout le monde voit tout en rose et oublie complètement le fait que le COVID est toujours là, qu’il fait un carton au États-Unis et que même si en Europe nous vivons une « sorte de déconfinement », les conséquences économiques vont et seront catastrophiques, mais on refuse toujours de les voir, pendant que les indices battent des records, encore et encore.

On dit toujours que le SOX – le PHLX Semiconductor Index – est l’indice de référence et que si lui il monte, tout le reste montera tôt ou tard. Ça a toujours été vrai. Mais l’économie n’était pas massacrée par une pandémie qui, même si elle est vaincue dans les trois premiers mois de 2021, laissera des cicatrices monumentales dans nos économies. Mais pour être franc avec vous, actuellement le marché s’en balance comme jamais. Nous sommes dans une zone euphorique et le SOX parle par lui-même.

 

sox index

La phase d'euphorie

 

 

On ne va donc pas se mentir. Nous sommes dans une phase euphorique et le problème des phases euphoriques, c’est qu’elles sont impossibles à mesurer, à prévoir et à calculer. Lors de ma carrière, la période la plus euphorique restera bien évidemment la bulle internet de l’an 2000. Même si aujourd’hui, la situation est clairement différente, je vous avoue que j’ai peur du jour où l’on prendra conscience que nous avons anticipé quelque chose qui ne vient pas : la reprise économique.


Ne vous méprenez pas, j’espère sincèrement que les marchés mondiaux jouent leur rôle d’indicateur avancé, mais avancé à ce point, j’ai quand même quelques doutes. J’adore voir le CAC40 qui remonter aussi vite et fort et voir que rien ne peut l’empêcher de monter alors que pendant des mois il avait de résistance qui le bloquait dans son expansion. Mais à ce point, ça me paraît tiré par les cheveux.

 

cac40

Graphique du CAC40 – Source : Tradingview.com

La route est encore longue

Il n’y a quasiment plus eu un jour de baisse sur l’indice français depuis l’annonce du vaccin et pourtant le pays est paralysé et l’économie est au plus mal. Je veux bien admettre que l’arrivée d’un vaccin (qui entre nous soit dit, n’est toujours pas approuvé par les autorités compétentes) va redonner de l’espoir et un début de reconstruction au tissu économique français.

Mais la route est encore longue et l’anticipation que le marché en fait, me fait peur. Je ne remets pas en question les sociétés qui sont dans le CAC40, ni leur avenir financier, je m’inquiète simplement du fait que nous sommes euphoriques et que le retour de manivelle peut être violent. Je suis bien conscient du fait que l’on peut vivre dans un environnement tel que celui-là pendant des mois.

On l’a fait en l’an 2000 et je doute fortement que l’on s’en souvienne au point de ne pas répéter les mêmes erreurs. Sachant qu’en général, le monde de l’investissement se souvient des trois dernières semaines au maximum. Mais disons qu’il y a tout de même un risque et quand j’entends que les gens rachètent les banques sur le précepte que l’économie va repartir, que les taux vont remonter et qu’un environnement avec des taux élevés est favorable aux banques, je me dis que l’on est en train de mettre la charrue avant les bœufs. Alors que l’on n’a ni les bœufs et encore moins la charrue.

Thomas Veillet

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Optimisme ambiant

Je veux bien admettre que les taux remonteront un jour, si l’économie repart. Mais ils ne vont pas remonter le 15 janvier parce que 4 infirmières et 12 médecins ont été vaccinés et qu’ils ne se sont pas transformés en loups garous. En résumé de cette semaine tronquée, je voudrais simplement exprimer ma méfiance. Bien que je comprenne cet optimisme ambiant et suis parfaitement conscient que les annonce à venir vont encore probablement nous booster plus haut. Mais quand nous aurons eu :

  • L’approbation du vaccin de Pfizer/BioNTech
  • L’approbation de celui de Moderna
  • De celui d’AstraZeneca
  • Que Biden sera confirmé comme Président et qu’il va commencer à parler Stimulus économique
  • Que les premières campagnes de vaccination vont commencer
  • Ou que l’on se rendra compte que l’économie est par terre
  • Et qu’une éventuelle crise financière se pointe à l’horizon, on va faire quoi ?

Optimisme et prudence

Pas envie de peindre le diable sur la muraille, mais juste être prudent

Oui, je veux juste être prudent et conscient que rien n’est gagné. Par ailleurs, le combat pourrait durer encore un moment, avant que l’économie ne rattrape les marchés. Ou est-ce que ça sera les marchés qui rejoindront l’économie au plus bas… En tous les cas, on voit clairement que l’optimisme est de mise et que Wall Street est sur son nuage. Puisque le niveau de confiance est le même que fin août. Fin août où nous étions persuadés que la technologie était la solution ultime….

Le graphique ci-dessus est une mesure du niveau de l’euphorie selon Cititgroup. Cela ne veut pas dire que « c’est fini », mais juste que la méfiance est de mise et lorsque l’on voit l’état global des finances des entreprises et la performance des marchés boursiers, il faut être prudent encore plus.

En conclusion, de ce court résumé d’une courte semaine – je ne voudrais pas être alarmiste, mais disons que l’euphorie n’est pas forcément bonne conseillère, alors essayons de raison garder.

Qu’attendre de la semaine à venir ? Faut-il garder l'optimisme ?

Nous allons enfin avoir une semaine complète et entamer le mois de décembre. Tout le monde parlera du Christmas Rally à venir. Mais il faudra aussi regarder :

  • Les témoignages de Powell et de Mnuchin devant le Sénat et le Congrès. Les deux hommes vont parler de leurs mésententes et des mesures prises par Mnuchin qui quitte ses fonctions alors que Powell reste. Mesures qui ne favorisent pas le travail de Powell, ça pourrait être drôle
  • Il y aura les chiffres de l’emploi – les fameux Non Farm Payrolls – qui seront publiés vendredi et qui donneront une vraie photo de l’économie – par une représentation idéal faite par les marchés.
  • Il y a aussi l’OPEP qui cherche à se mettre d’accord – mais qui n’y arrive pas, comme d’habitude
  • Et puis nous aurons évidemment TOUTE ANNONCE potentielle sur les vaccins qui pourraient faire monter le marché. N’oublions pas que Pfizer/BioNtech peuvent recevoir leur approbation à tout moment.

Passez une belle semaine, soyez prudent et on se revoit dans une semaine, pour le bilan d’une vraie semaine sans dinde, sans week-end prolongé et sans Black Friday.

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Avant d'approfondir ce sujet précisément, Lucas Marchand, directeur de Vauban editions, vous propose de découvrir les 5 règles d'or de la bourse pour vous permettre d'atteindre vos objectifs financiers.
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JIMENEZ
JIMENEZ
2 années il y a

Bonjour Thomas,
Et pourquoi pas envisager une mauvaise nouvelle sur un des vaccins potentiels comme l'arrêt de l'étude en raison d'un incident grave!
Cordialement.
Bernard

Robert Trenoye
Robert Trenoye
2 années il y a

Ne nous emballons pas. Les incertitudes sont nombreuses tant positives que négatives. Ce message est réaliste et honnête.

Vauban Editions
Rue Neuve 3,
1003 Lausanne

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