Morningbull semaine 3 : Morningbear ?

Morningbull semaine 3 qui tourne Morningbear ? Mais que se passe-t-il?

La semaine qui vient de s’écouler aura été un peu bizarre, je ne vous le cache pas. Les évènements depuis le début de l’année auront été plutôt bizarre et je ne vais pas vous mentir en disant,qu’à mon sens, le marché se comporte de manière très étrange.

Depuis le temps, vous l’aurez peut-être compris, je ne suis pas comme tout le monde dans le monde de la finance. J’ai toujours été un peu à part et j’ai toujours essayé de garder ma propre opinion et surtout d’apprendre du passé . Contrairement aux bourses mondiales qui ont tendance à tout oublier et reproduire les mêmes erreurs, encore et encore.

Morningbull semaine 3 : L’avidité fait office

Il faut dire que l’effet Gordon Gekko «greed is good» fait toujours effet. D’ailleurs, il n’y a rien de plus frustrant que de rater l’ascenseur lorsque le marché démarre et ne s’arrête plus de monter. On ne va pas jeter la pierre à ceux qui sautent dans le train de l’hyper-bullishness.

Cet état de conscience financière qui fait croire à l’investisseur qu’il a trouvé la martingale et qu’il sait exactement comment faire pour gagner à tous les coups et devenir très très riche. Aussi, il quitte son job et commence à expliquer à tout le monde comment on fait pour gagner de l’argent.

Je sais ça existe. Je sais que certain ont réussi à gagner suffisamment d’argent pour ne plus jamais travailler. Cependant, je n’ai pas les statistiques sous la main et je doute fortement qu’elles existent. Mais disons que je pense que l’on peut dire qu’il a beaucoup de volontaires, mais peu d’élus.

Apprendre du passé ou faire comme si de rien n’était

Ce que j’ai appris au travers de 30 ans de bourse et de 15 ans de chroniques boursières, c’est que le marché à la mémoire courte. J’utilise souvent le terme «mémoire de poisson rouge»,puisqu’une fois que l’on a fait le tour du bocal, on a déjà oublié que l’on avait déjà vu ce genre de paysage, ce genre de situation. Et aujourd’hui tout spécialement, j’ai l’impression quel’on revit massivement ce qui s’est passé en l’an 2000.

Attention, je ne suis pas en train de vous dire que l’on va se prendre un krach boursier mémorable et que certaines actions qui valent 300 ou 400 dollars vont se retrouver à zéro. En effet, la situation est peut-être un peu différente. Mais quand même ! je pense qu’il est quand même important de faire un peu le point et de se poser les bonnes questions. Les bonnes questions qui ne nous donnerons pas forcément les bonnes réponses, mais disons que cela nous permettra d’avoir peut-être un regard plus objectif sur ce qui se passe et qui nous permettra peut-être de faire moins d’erreur le jour où le vent va tourner.

Petit exposé de la situation:

Pour ceux qui sont hyper-concentrés sur le marché et qui ne regardent que le comportement des indices mondiaux et le calcul on-line de la fortune d’Elon Musk et qui se pâment devantle génie de ces milliardaires qui gagnent à tous les coups. Je voudrais tout de même rappeler que nous sommes dans une épidémie mondiale massive et que même si l’on peut ne pas être d’accord avec la gestion de la crise, les chiffres que l’on nous donne et l’interprétation de ces derniers, on ne peut tout de même pas nier que depuis un an – et dès cette semaine qui commence, 2 millions de personnes sont décédées du COVID – 19.

Des statistiques et des proportions pour voir la réalité

Alors, oui, je le conçois, et je suis le premier à le dire, 2 millions sur 8 milliards, ça n’est pas non plus une catastrophe au niveau mondial.

Mais lorsque l’on est concerné ou que l’on fait partie de ces deux millions, ça n’est pas simple tout de même. Mais au-delà de ce chiffre, il faut de même prendre conscience que 2 millions, c’est la contenance de 24.5 fois le stade de France et que cela correspond également à 2’352 Airbus A-380 remplis à ras-bord. Ça fait quand même du monde. On notera tout de même que curieusement plus personne n’est mort de la grippe en 2020 et encore moins cette année et que l’on ne parle absolument plus des autres maladies.

Une économie détruite, mais des marchés au plus haut

Mais cependant, cette crise à des conséquences sur nos économies. Les méthodes employées pas les différents gouvernements au travers de la planète aura eu des conséquences.

Pendant ce temps les bourses mondiales sont (presque toutes) au plus haut de tous les temps, partant du principe qu’au vu des multiples stimulus économiques qui courent sur la planète, ainsi que des taux à zéro dans la plupart des économies civilisées. Ca ne serait qu’une question de temps avant de voir l’économie repartir. La question reste de savoir quand, mais comme tant que ça ne redémarre pas, les politiques continuent d’injecter de l’argent. Il n’y a qu’à voir avec ce qui se passe aux USA. En effet, les bourses mondiales continuent d’y croire et rien ne semble vouloir stopper la machine. De nos jours, les intervenants sont même en train de parier sur l’inflation qui va arriver. Le comportement du dix ans américains semble en être la preuve vivante.

Graphique du rendement du 10 ans américain
Graphique du rendement du 10 ans américain – Source: Tradingview.com

L’analyse « technique »

D’un point de vue technique, ce qui n’a que très peu de valeur sur un rendement à mon sens, le rendement du 10 ans US a cassé une tendance long terme. Cependant, selon les derniers avis en date des «experts» Le rendement pourrait friser les 2% d’ici la fin de l’année. Les craintes d’inflation aidant. On peut se poser des questions sur la possibilité et les probabilités réelles de voir arriver une inflation galopante dans les mois à venir. Loin de moi l’idée ou l’envie de me lancer dans des prévisions abracadabrantesques. Alors que l’économie est au fond trou et que l’on autant de visibilité que dans les rues de Londres au mois d’octobre.

La difficulté pour l’Américain moyen

Surtout lorsque l’on sait que l’Américain moyen est de plus en plus en difficulté, que les loyers en retard s’accumulent et que les remboursements d’hypothèques sont devenus de plus en plus compliqués. De plus, retrouver un travail à l’heure actuelle n’a jamais été aussi sinécure qu’aujourd’hui. D’ailleurs, ce ne sont pas les 600$ reçus en ce début d’année qui ont changé la donne. Au 12 janvier on estimait que près de 18 millions d’Américains auraient besoin d’un job mais n’en trouvent pas. Les derniers chiffres des nouvelles demandes d’indemnités chômage frisaient le million jeudi dernier. D’ailleurs, la dernière fois que cela avait été aussi mauvais, nous étions en avril 2020. Pas besoin de vous faire un dessin sur la situation dans laquelle nous étions. Cette même situation s’est-elle vraiment améliorée? Je crois que les chiffres mentionnés plus haut répondent clairement à la question, et c’est un NON ferme et définitif.

Et pourtant

Et pourtant les bourses mondiales qui sont censées être la représentation de l’économie réelle avec un léger temps de retard selon les écoles de finance, sont en train de cartonner à la hausse et rien ne semble vouloir – ou pouvoir inverser la tendance. Alors que les bourses devraient agir avec un poil de retard, voici qu’elles ont déjà pris un temps d’avance. Et un gros temps d’avance. On a l’impression que le S&P500 est monté sur le sommet de l’Everest en hélicoptère (oui je sais que c’est techniquement et pratiquement impossible, mais c’estpour l’image) et que depuis le sommet il hurle à l’économie réelle qui est en bas dans la vallée avec les deux chevilles.

fracturées: «vas-y monte, c’est facile, on va t’envoyer de l’aide, Biden va te filer 1’400$.. Quand tout le monde aura voté pour».

Performance Hebdomadaire des marchés – Source: Investing.com

Performance Hebdomadaire des marchés – Source: Investing.com

La semaine qui vient de s’écouler aura donc été un peu moins euphorique que ces derniers temps. On voit que le tableau ci-dessus montre plus de rouge que l’on a été habitué à voir. Pourtant les signes d’euphorie ne cessent pas de faire peur à ceux qui réfléchissent sur le passé et se souviennent de ce qui a été vécu. J’en fais partie. En effet, je suis définitivement dans le camp des BULLS. Pour toujours ! Je suis absolument convaincu que si baisse il y a, ça ne sera qu’une pause dans le bull market séculaire que nous vivons. Mais ça ne veut pas dire que de temps en temps j’ai envie de sauter du train et d’attendre pour ne pas participer à une certaine folie euphorique. Aussi, je suis parfaitement à l’aise avec des portefeuilles défensifs comme le portefeuille à un million, mais je me méfie d’une certaine folie qui traîne avec un peu trop d’insistance dans ces marchés de début janvier 2021.

Prendre conscience de ce qui se passe et comprendre que ce n’est pas bon

Je voudrais donc partager quelques points que nous avons vécuces 2 dernières semaines qui sont EXACTEMENT les mêmes points que nous avons vécus au début de l’année 2000. Avant d’aller plus loin et avant d’entendre certains d’entre vous me dire que «cette fois c’est différent», je voudrais simplement partager ces quelques mots. Mots qui proviennent de la bouche de Sir Templeton. Sir Templeton, John Templeton était un investisseur et un pionnier des fonds mutualisés. Par ailleurs, il a consacré la plus grande part de sa fortune à la religion et à la science. Templeton est né à Winchester (Tennessee). Il a étudié à l’Université Yale. De plus, il est sorti major de sa classe, en science économique en 1934. Aussi, il était détenteur du Chartered Financial Analyst (CFA). Il a été le premier à recevoir le prix AIMR pour l’excellence professionnelle en 1991.

Templeton devint milliardaire en étant un pionnier dans l’utilisation de fonds diversifiés à l’échelle mondiale. Son fonds d’investissement « Templeton Growth Ltd. », créé en 1954, fut l’un des premiers à investir au Japon au milieu des années 1960. En 2006, il était à la 129e place dans la liste des personnes les plus riches. Il n’utilisait pas l’analyse technique pour ses investissements, préférant utiliser l’analyse fondamentale. Le magazine Money le décrit en 1999 comme « probablement le plus grand gestionnaire de fortune du siècle ».Juste pour dire que Sir Templeton n’était pas «n’importe qui» et il avait dit:

«La phrase la plus dangereuse en bourse est : cette fois, c’est différent.»

Morningbull semaine 3, le souvenir de l’an 2000

Maintenant que cela a été dit, je voudrais donc revenir sur ce qui se passe en ce moment et ce qui s’est passé au premier trimestre de l’an 2000.Tout d’abord les IPO’s.

A l’aube de ce nouveau siècle, la grande mode était de créer une société, de prévoir des revenus théoriques stratosphériques dans un nouveau business ou une nouvelle technologie. Par ailleurs, personne ne comprenait et tout le monde se précipiter en bourse. En ce temps-là, les investisseurs auraient tué père et mère pour souscrire à tout et n’importe quoi.

Une boîte qui vendait des chaussettes ou des petits pois sur le net, avec un joli «point-com» à la fin de leur nom, voyait arriver des millions d’investisseurs. Il étaient prêts à payer n’importe quel prix pour voir la fortune au bout de l’émission.

En ce temps-là, on payait des multiples proprement hallucinant (1000x les revenus de dans 10 ans), sur le principe que«ça allait être une révolution». En 2021, il n’y a pas une semaine qui se passe sans qu’une boîte vienne en IPO et explose de 100% lors du premier jour de trading, tout en sachant que l’on ne sait pas trop ce qu’elles font, ni quel sera leur avenir. Prenez DoorDash qui fait de la livraison à domicile de nourriture. Elle a littéralement explosé, COVID oblige. Mais entre vous et moi; vous avez du plaisir à manger dans des cartons recyclés une nourriture qui est à peine chaude et qui ressemble à la pâtée de votre chien? Aujourd’hui DASH vaut 60 milliards de dollars et demain les restos rouvrent et quoi???

Ensuite les boîtes débiles qui ne valent rien dont on ne sait rien et qui explosent parce que l’avenir va être génial

En 2000 j’avais acheté une société qui s’appelait Illinois supraconducteur qui était censée exploser parce que les supraconducteurs étaient mieux que les semi-conducteurs que l’on mettait dans nos Nokia 6210 et que, du coup les appels seraient de meilleure qualité. Il se trouve que les supraconducteurs n’ont ABSOLUMENT rien à voir avec les semi-conducteurs, mais la société Illinois Supraconducteur était tout de même montée de 1000% avant de s’effondrer pour disparaître dans l’anonymat des technologies révolutionnaires.

Graphique de Marathon Patent – Source: Tradingview.com

Graphique de Marathon Patent – Source: Tradingview.com

Des sociétés à plus de 2000%

De nos jours, il y a des sociétés comme Marathon Patent et RiotBlockchain qui ont explosé récemment de plus de 2000% chacune en partant du principe qu’elles font du Mining de Bitcoin et qu’elles vont faire des milliards de bénéfice. MarathonPatent est basée à Las Vegas, il y a trois personnes qui travaillent dedans et elle perd 6 millions par trimestre, mais la société est valorisée à plus de 2 milliards alors que Riot ne vaut «que» 1.3 milliard.

Graphique de RIOT Blockchain – Source : Tradingview.com

Graphique de RIOT Blockchain – Source : Tradingview.com

 

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