Après une nouvelle semaine d’hésitation, le camp des Bulls a largement repris le pouvoir. Peur de l’inflation ou pas, retour du COVID et des confinements en Europe, réouverture progressive des USA en grande pompe et vaccination en rafale, mais pas en Europe. Le retour d’une vie normale au pays de Biden et l’arrivée d’un nouveau stimulus de 3'000 milliards destiné aux infrastructures américaines vieillissantes aura sûrement motivé les acheteurs qui se sont aussi soudainement intéressés aux valeurs technologiques un peu délaissées ces derniers temps. Performance des marchés de la semaine du 12 au 19 mars 2021 – Source : Investing.com La semaine qui vient de s’écouler démontre que les marchés parviennent gentiment à doser la hausse du rendement du 10 ans et les perspectives d’inflation à venir. La photo globale nous montre clairement que le rendement du 10 ans va aller en direction des 2%. Si ce n’est carrément à 2%, mais on commence à accepter la chose. Graphique du rendement du 10 ans US – Source : Tradingview.comMorningbull semaine 14 : 4'000 ça, c’est fait
Le S&P500 a terminé la semaine au-dessus des 4'000 points, ce qui est, vous vous en doutez bien, un nouveau record historique. Ainsi qu’une nouvelle occasion de vendre des t-shirts et des casquette, comme à chaque fois que l’on franchit des « milestones », ces chiffres ronds dont sont friands les Américains.On a repris les mêmes thèmes qu’avant
En conclusion
Le fait de voir remonter le taux d’inflation ne semble plus considéré comme un danger de voir remonter les taux, mais plutôt comme l’acceptation que la croissance est de retour et qu’une hausse de l’inflation est un mal nécessaire qui sera gérée par la FED, comme Powell l’a expliqué durant presque tout le mois de mars.
Inflation et explosion de l’emploi
Une des choses qu’il faudra retenir de cette dernière semaine de mars est donc le fait que nous avons appris à gérer nos peurs. Pourtant il y a eu de quoi faire.
Ne serait-ce qu’en regardant ce qui se passe en Europe. Alors que les USA vaccinent à toute vitesse, l’Europe reconfine et montre son incapacité à sortir de cette crise. Pourtant les indices européens continuent de cartonner également et tout semble se passer pour le mieux. Si l’on devait comparer l’ambiance et la motivation que l’on trouve en Europe, on aurait un exemple parfait de l’énorme dichotomie entre Main Street et Wall Street. Autrement dit ; les bourses explosent alors que l’économie est au fond du bac, tout comme le moral des Européens qui ne voient pas le bout du tunnel.
C’est justement la sortie du tunnel qui fait exploser de joie les marchés américains et le moral de ces mêmes Américains
Pour donner une idée, les campagnes de vaccination font probablement toute la différence. Si l’on en croit les chiffres, les Américains vaccinent en 24 heures autant que la France en 2 semaines. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Une vie normale reprend un peu partout aux USA et les chiffres de l’emploi s’en ressentent. Sans compter que les restaurants devraient tous rouvrir en avril alors qu’en Europe : on n’en parle même plus. Comme si la restauration était passée définitivement à la poubelle. Dans aucun communiqué de presse gouvernemental on parle des restaurants. Mais c’est une autre histoire.
Graphique du S&P500 – Source : Tradingview.com
Puisque l’on parle de chiffres, on ne peut pas parler de la semaine qui vient de se terminer sans aborder les chiffres de l’emploi américain. L’annonce fut spectaculaire, les chiffres étaient nettement, mais alors nettement au-dessus des attentes.
50% au-dessus des attentes
L'économie américaine a créé beaucoup plus d'emplois que prévu le mois dernier, selon les données du département du travail publiées vendredi dernier. Alors que l'embauche commence à revenir à son rythme pré-pandémique dans un contexte d'accélération des déploiements de vaccins et de multiples annonces de réouverture d'États.
Le Bureau des statistiques du travail a déclaré que 916 000 nouveaux emplois ont été créés le mois dernier, contre une prévision consensuelle du marché d'environ 675 000, ce qui a fait baisser le taux de chômage global à 6 %. Le total de février a également été révisé pour faire état de 468 000 emplois créés au cours du mois, soit 89 000 de plus que l'estimation initiale.
Le type d'emplois créés est tout aussi important que le nombre élevé d'emplois
Si les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie, les plus durement touchés, sont ceux qui ont le plus progressé, d'autres gains montrent que l'économie est globalement en voie de rétablissement. Mais alors que nous verrons probablement des rapports sur l'emploi solides pendant les mois à venir, le rapport de mars contenait pas mal d’indices qui nous donnent une idée des problèmes auxquels nous pourrions être confrontés dans les mois à venir. La participation au marché du travail et le nombre de chômeurs de longue durée sont restés à peu près les mêmes. Ce qui laisse présager que la réintégration de millions d'Américains dans la population active sera un problème pour retrouver les niveaux d'emploi d'avant la pandémie. L’avenir nous le dira.
Tout n’est pas encore parfait
Les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont augmenté de manière inattendue à 719 000 pour la période se terminant le 27 mars, a déclaré jeudi le Département du Commerce. Bien que la moyenne sur quatre semaines soit passée à 729 500, le plus bas niveau depuis le début de la pandémie en mars de l'année dernière, on voit que tout n’est pas encore réglé non plus.
Le rapport national sur l'emploi d'ADP a montré mercredi que les emplois dans le secteur privé ont augmenté de 517 000 le mois dernier, juste en dessous des attentes de Wall Street d'un total de 525 000. Mais par contre, du côté bonnes nouvelles, c’est le chiffre le plus haut sur les six derniers mois.
L'embauche devrait toutefois s'accélérer dans les mois à venir
Au fur et à mesure que les déploiements de vaccins s'accélèrent et que les États émettent des ordres officiels de réouverture à mesure que la pandémie s'estompe. Les données publiées jeudi indiquent qu'un peu plus de 56 millions d'Américains ont été entièrement vaccinés contre le coronavirus. 99,5 millions de personnes ayant reçu au moins une dose du vaccin Pfizer, Moderna ou Johnson & Johnson.
Le retour de la techno ?
Alors que depuis des semaines on nous parle de « rotation des secteurs », des investisseurs qui se concentrent sur la « value » et qui délaissent la croissance, la semaine qui vient de s’écouler démontre que même si les « values » n’ont pas été sous pression, le secteur technologique n’a pas dit son dernier mot. Et si l’on en croit les articles du week-end, la confiance revient et les signes positifs pour une hausse des marchés qui pourraient encore continuer en avril qui se multiplient, la logique voudrait que l’on commence à se repositionner sur les valeurs de croissance. C’est en tous les cas ce que démontre le graphique du Philadelphia Semiconducteur Index – souvent considéré comme un indicateur avancé du secteur :
Graphique du Philadelphia Semiconductors Index – Source : Tradingview.com
On voit clairement que la tendance a parfaitement tenu son rôle et que l’on est même en train de tester les plus hauts de tous les temps. Si, dans la foulée, les GAFAM reprennent des couleurs, il semble clair que le Nasdaq ne va pas perdre de temps pour rattraper le retard pris sur ses cousins de la value.
Même si les signes de « bulle spéculative » pointent dans tous les coins, la théorie de l’abondance des liquidités pourrait encore justifier le fait que les choses continuent de monter sans arrêt jusqu’à nouvel ordre. Même si le proverbe dit qu’en avril il ne faut pas se découvrir d’un fil, l’ambiance de ce début de mois semble plutôt festive et estivale. Reste pour l'Europe à retrouver le « droit » de vivre et la fête pourrait même se prolonger jusqu’à l’automne.
Graphique du Nasdaq 100 – Source : Tradingview.com
Si vous voulez un exemple d’emballement de réouverture : durant ce week-end pascal, aux USA, American Air Lines a dû annuler des vols pour cause de manque de personnel. Pour remplir leurs avions, ils ont même rouvert les sièges du milieu et carrément supprimé le peu de distance sociale qu’il y avait dans la carlingue. Avec les restaurants qui devraient tous rouvrir d’ici la fin du mois d’avril, les européens vont tous avoir envie de quitter le continent pour aller s’installer aux USA où la liberté ne semble plus être un vain mot au contraire de l’Europe.
Semaine à venir
Avec ce lundi de Pâques à moitié fermé et les USA ouverts, il y aura à boire et à manger cette semaine. La FED publiera les minutes de son dernier meeting. Mais il y aura aussi le PPI Américain et l’ISM Non Manufacturier qui sera observé attentivement.
Si vous avez encore un doute sur le retour de la tech, sachez que ce lundi les actions de Tesla étaient en hausse d'environ 7,5 % dans les échanges de préouverture, après que le constructeur automobile le plus cher du monde ait enregistré des livraisons records.
Tesla a livré 184 800 véhicules dans le monde au cours du premier trimestre, dépassant les estimations de 177 822 véhicules. Si l’on parle de chiffres on peut aussi dire cela :
7'000 voitures de plus livrées sur les trois premiers mois de l’année correspond à une hausse de la capitalisation boursière de 47 milliards pour Tesla. 7000 voitures à 100’000 $ en moyenne (pour être gentil) représentent 47 milliards de plus sur la capitalisation boursière… Cela fait vraiment du sens…Vraiment.
Passez une bonne semaine et profitez du Bull Market qui semble nous attendre.
j'ai trois valeur Américaines : APPLE, Philips66, CRISPR
et je suis dans le rouge ? Evidemment je commence, mais c'est dur !