Morningbull semaine 11 : un marché qui marche sur la tête

Morningbull semaine 11 : un marché qui marche sur la tête

Morningbull semaine 11 : une logique qui n’existe plus et des nouvelles méthodes d’investissement basées sur pas grand-chose. Mais qui deviennent des lieux communs.

La semaine qui vient de se terminer reprend encore une fois les lieux communs de la semaine dernière. Tout d’abord, on a les yeux fixés sur le rendement du 10 ans.

Et on pense que la réponse à nos questions pour les 25 prochaines années d’investissements se trouvent là. Et uniquement là. Et que le rendement des bons du trésor américain sont définitivement l’indicateur de l’inflation.

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Graphique du rendement du 10 ans américain – Source : Tradingview.com

Méthode d’analyse

Ensuite, comme nous sommes devenus des analystes de pointe. Et que tout est simple et connecté, il ne suffit plus qu’à appliquer la méthode qui va avec. Méthode que l’on peut dérouler comme cela :

1’400 $

Le gouvernement démocrate arrose l’Américain moyen à coup de dollars – le stimulus ayant été signé, chaque citoyen va recevoir 1’400$ sauf ceux qui gagnent déjà trop bien leur vie.

Qui va changer votre vie

Comme tout le monde le sait, 1’400$ ça va clairement changer vos vies et vos habitudes de consommation. Dès que vous serez noyé sous tout cet argent, vous aller commencer par faire le plein de la voiture – plusieurs fois – ce qui fera monter le prix du baril.

Et ensuite vous ruer dans les magasins pour aller dépenser tout cet argent dans de choses de première nécessité, comme tout ce qui est vendu par des boîtes qui sont des « values stocks » comme Boeing, Exxon on encore McDonalds, Procter & Gamble et Coca-Cola. Et puis, surtout, surtout, règle numéro un : vous n’achèterez pas de la technologie et vous n’achèterez pas en ligne parce que c’est mal – C’est en tous les cas la lecture qu’en fait Wall Street si l’on observe les performances de la semaine dernière.

Mais toujours en crise

Ensuite, une fois que vous aurez dépensé vos 1’400$. Et que vos 6 à 8 mois de loyer en retard ne seront toujours pas payés. Que vos charges hypothécaires seront toujours en déshérence. Et que vous n’aurez toujours pas de job.

Parce que même si la vaccination fait reculer la contamination, l’emploi n’a pas encore explosé à la hausse et malgré les chiffres qui sont « moins pires » toutes les semaines, le taux réel de chômage aux USA est plus proche des 11% que des 6.2% qui est annoncé tous les mois de façon politiquement correcte par le gouvernement mais qui ne tiens pas compte des gens qui bossent à temps partiel ou qui cumulent les emplois. Donc une fois que vous aurez dépensé cet argent, vous allez donc commencer à faire de l’investissement. Reste à savoir comment. Eh bien étonnement, si l’on écoute à l’oreille de Wall Street, c’est très simple.

L’arrivée de l’inflation

L’inflation arrive c’est un état de fait. Powell nous dit que c’est sous contrôle. Qu’il n’y aura rien dans les 3 prochaines années et que les taux ne monteront pas avant fin 2022.

Mais nous on sait mieux que Powell. Et puis on sait tous que Powell est un menteur. Nous on a un indicateur qui ne se trompe jamais : le rendement du 10 an américain

On sait tous que le rendement du 10 an n’est pas la représentation réelle des taux d’intérêts, mais on fait comme si ça l’était. Non, parce qu’en vrai, ça veut dire quoi ?

Ca veut dire que les gens vendent les obligations d’état parce qu’ils ont trop confiance en l’avenir et qu’ils n’ont plus peur et qu’ils n’ont plus besoin de la sécurité rassurante d’un investissement obligataire qui rapportait 1% au pire moment de la pandémie.

Oui, parce que plus on vend des obligations, plus le taux monte. En regardant monter ce taux, on se dit que les gens ont tellement confiance que l’économie va surchauffer dans pas très longtemps. Et que comme on va surchauffer dans pas très longtemps, Powell va devoir monter les taux réels afin de freiner cette inflation galopante qui pourrait être destructrice pour l’économie. On a donc PEUR de l’inflation.

Peur des marchés boursiers

À ce stade-là, on pourrait avoir peur pour les marchés boursiers. Mais que nenni. Parce que les Dieux de l’investissement que nous sommes savent – soudainement – que l’alternative à cette situation est d’acheter des « Values Stocks » et de vendre les « Growth Stocks ».

Parce qu’il est bien connu que dans un environnement « inflationniste » la techno baisse parce que les taux montent. Et que c’est mieux d’avoir des boîtes qui paient des dividendes (puisque nous avons unanimement décidé depuis trois semaines que nous SOMMES dans un environnement inflationniste).

C’est sûrement un peu réducteur comme théorie, mais quand on observe la performance des indices sur la semaine, on constate que le Dow Jones est au plus haut de tous les temps et que le Nasdaq se fait taper dessus à peu près tous les jours.

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Graphique du Dow Jones – Source : Tradingview.com

En observant le graphique ci-dessus, nous pouvons clairement voir l’explosion récente de l’indice historique américain. Un indice qui a déjà repris 80% depuis la fin du mois de mars 2020. Depuis qu’il est boosté par les multiples stimulus, mais pas par la réalité économique.

Sauf que là, la réalité économique est en train de nous rattraper (soi-disant) et que tout va encore mieux, dans ce monde économiquement merveilleux où la liberté et la joie de vivre prend le dessus sur tout le reste.

Nous vivons dans le monde merveilleux de la rotation de secteurs. Les investisseurs qui ont tout compris grâce à l’analyse du 10 an se sont donc basé sur le fait que lorsque les risques inflationnistes apparaissent, il faut acheter du « value ». Et que quand les taux réels seront à nouveau à 3,5%, on pourra tout vendre parce que là, il n’y aura plus rien qui va monter.

Mais en attendant la technologie n’aura plus son rôle à jouer. On n’achètera plus de smartphones, Apple ne fera plus 111 milliards de revenus chaque trimestre. Plus personne n’achètera chez Amazon et on renoncera utiliser le « Cloud » parce que c’est « Has been ».

On n’achètera plus de « software », on ne croira plus aux nouvelles technologies, parce qu’il est vrai que si l’inflation arrive, tous les investissements dans l’Intelligence Artificielle, les Biotechnologies, les Véhicules Electriques, la voiture autonome, les nouvelles technologies énergétiques. Tout cela va s’arrêter.

Et on va se contenter de revenir à la « Value » qui paie des dividendes et de jouer les financières puisque c’est bien connu, quand les taux montent, les financières cartonnent.

L’analyse que vous déroule actuellement est peut-être un peu simpliste et basique. C’est en tous les cas ce que penseront sûrement certains d’entre vous.

Mais c’est la réalité actuelle des marchés – simpliste à l’extrême avec un gros bandeau sur les yeux en se basant sur des théories qui ne font pas toujours du sens. Mais qui donnent l’impression que ça peut marcher.

En tous les cas, si l’on observe le Nasdaq ci-dessous, il ne fait aucun doute qu’on n’en veut plus. Pour le moment en tous les cas. Faudra encore voir les chiffres du trimestre qui arriveront début avril, juste après l’anniversaire du krach du COVID 19. Juste au moment où l’on va reconfiner l’Europe entière parce que la troisième vague arrive. Et que l’on va devoir continuer à détruire l’économie pour lutter contre le COVID – oui, bon, là je m’emballe… Toujours est-il que ; regardez le Nasdaq :

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Graphique du Nasdaq – Source : Tradingview.com

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