On ne va pas se mentir, on ne peut pas dire que la semaine qui vient de s’écouler ait été une révolution. La question qui nous obsède depuis au moins 8 mois n’a toujours pas trouvé de réponse : On peut cependant dire que cette semaine a été dans le camp des « c’est pas très grave ». Puisque l’ensemble des bourses mondiales, ou presque, étaient plus ou moins satisfait des chiffres qui sont sortis la semaine dernière. Il n’y a donc rien eu de bien révolutionnaire. Si ce n’est qu’on nous a confirmé que l’inflation était forte et que, pour l’instant, elle n’était pas du tout contenue. Malgré tout ce que l’on nous raconte. Parce que la semaine dernière, la seule chose qui nous a réellement fait plaisir, c’est le fait que l’emploi se portait bien. Principalement parce que de moins en moins de personnes demandent des allocations chômage. Nous avons réussi à être plus optimiste que ne le laissaient espérer les chiffres de l’emploi. Performance des marchés de la semaine – Source : Investing.com On nous avait prévenu, la journée de jeudi dernier allait être une journée placée sous le signe de l’inflation et puis c’est tout. Et pour le reste, c’était les vacances. Mis à part pour les swings journaliers de Wallstreetbets et du Bitcoin. Mais jeudi dernier, c’était quand même l’inflation qui ramassait le plus de suffrages au niveau de l’intérêt global. À 14h30, on nous a donc annoncé que le CPI était de 0.6% contre les 0.5% attendus et que l’inflation actuelle était de 5%. L’inflation était à nos portes, prête à bondir. Un peu comme une barque de débarquement sur la plage de Utah Beach en 1944. Et un peu comme les Allemands en 1944, on sentait que la fin était proche. Et puis, au moment où nous étions en train de vérifier une dernière fois nos parachutes avant de sauter au-dessus du vide et de l’inconnu, on nous a annoncé que les Jobless Claims étaient, une semaine de plus, moins élevés que prévu. Ce qui signifiait que l’emploi cartonnait toujours. Graphique du S&P500 – Source : Tradingview.comMorningbull semaine 24 : un arrière-goût de "déjà vu"
Le mystère reste entier
Mais on n’a même pas peur
Les américains devaient annoncer leur CPI
Théoriquement c’était la catastrophe
À partir de là, le rendement du 10 ans s’est effondré
On n’avait plus été aussi bas depuis mars. Et les intervenants se sont décidés à croire ce que la FED nous raconte depuis des mois : « Le pic actuel de l’inflation ne sera que transitoire ».
Le marché a donc décidé de mettre ses crampons et d’aller affronter le pic en question avant qu’il ne se dégonfle. Du coup, malgré la tempête de l’inflation qui soufflait à 300 km/h, le S&P500 est parvenu à finir sa séance au plus haut de tous les temps.
Alors oui, sur le graphique il faut zoomer très fort et chausser une bonne paire de lunettes mais les faits sont là
- Le S&500 aura terminé sa semaine au plus haut de tous les temps.
- Et le Nasdaq est sur le point de faire pareil.
Et quand on voit les indices en tout début de semaine, on se demande qui pourrait aller shorter sur un marché qui est galvanisé par l’optimisme. Qui plus est, juste avant la réunion de la FED qui commence ce lundi.
Graphique de Nasdaq – Source : Tradingview.com
Et puis, comme d’habitude pour bien commencer la semaine, Monsieur Elon Musk, qui n’a de différence avec Jésus que le fait que personne ne l’a vu marcher sur l’eau, n’a donc rien trouvé de mieux que de tweeter encore une fois sur le Bitcoin. Et comme à chaque fois qu’il tweete, ça n’est pas sans conséquence.
Il suffira d’un tweet, un matin tout tranquille
Les investisseurs en Bitcoins qui attendaient que le directeur général de Tesla, Elon Musk, intervienne pour sauver la cryptomonnaie d'une ornière qui durait depuis des semaines viennent peut-être d'obtenir leur souhait. Pour l'instant, en tous les cas.
Le prix du Bitcoin était à 39'900 lundi matin. Soit un gain de 12 % en 24 heures, après que Musk ait répondu sur Twitter à un rapport de CoinTelegraph dans lequel il était accusé de "faire du mal au Bitcoin, de le mettre sous pression”.
Ceci est inexact. Tesla n'a vendu que ~10% de ses avoirs pour confirmer que le BTC pouvait être vendu facilement sans faire bouger le marché. Lorsqu'il y aura confirmation d'une utilisation raisonnable (~50%) d'énergie propre par les mineurs avec une tendance positive pour l'avenir, Tesla recommencera à autoriser les transactions en Bitcoins", a-t-il déclaré en réponse.
Vous noterez le nombre de suppositions et de conditions que l’on peut trouver dans un seul tweet
Toujours est-il que de nombreux experts estimaient (dans l’article du Coin Telegraph) que la récente volatilité du Bitcoin était une manipulation du marché par Elon Musk
Si cela arrivait à une société cotée en bourse, il ferait l'objet d'une enquête et serait sévèrement sanctionné par la SEC. Sauf que les Bitcoins ne sont pas réglementés, ce qui fait donc qu’il est plus ou moins libre de faire ce qu’il veut.
Graphique du Bitcoin/USD – Source : Tradingview.com
Mais les investisseurs ont semblé se concentrer davantage sur ce que Musk avait à dire sur la reprise des achats de cryptomonnaies que sur ses voitures électriques. Son tweet du mois de mai, selon lequel Tesla n'accepterait plus les Bitcoins pour l'achat de véhicules pour des raisons environnementales, a été accusé d'avoir déclenché une chute des cryptomonnaies.
Le Bitcoin reste environ 45 % en dessous du sommet historique de 64 829,14 dollars atteint à la mi-avril.
Selon un indice de l'université de Cambridge, le Bitcoin consomme actuellement environ 97 térawatts par heure. Ce qui dépasse la consommation d'électricité de pays entiers comme le Kazakhstan et n'est pas loin de celle des Pays-Bas. Cependant, au moment du tweet de Musk en mai, certains analystes ont suggéré qu'il essayait probablement de renforcer les références écologiques de Tesla et de promouvoir l'énergie durable pour alimenter la production de Bitcoins, ce qui serait bénéfique pour l'entreprise sur le long terme.
Une chose est sûre
C’est que l’on va se demander encore longtemps comment Musk va faire pour collecter les données pour s'assurer que les mineurs de Bitcoins utilisent davantage d'énergie renouvelable. Ce qui reviendrait à peu près à chercher une aiguille dans une botte de foin avec des moufles.
Mais quoi qu'il en soit, le rallye du week-end pour le Bitcoin a invalidé un triangle symétrique baissier, une configuration graphique baissière, qu'il avait gardé à l'œil la semaine dernière.
Le graphique suggère une consolidation suivie d'un rallye à travers 41 000,00 $, avec pour objectif des gains supplémentaires vers 44 000,00$, en théorie.
Ce qui reste assez évasif. Ce dernier tweet ne fait que confirmer la relation folle que Musk entretient avec le Bitcoin et son incroyable influence sur les prix. Ce qui n’est sûrement pas une bonne nouvelle.
Transitoire ou non transitoire ?
Parlant de l’inflation, telle est la question à laquelle la Fed doit répondre mercredi, à la fin de la réunion de deux jours du FOMC Meeting.
On va arrêter de parler de Wallstreetbets, puisqu’il semble plus logique d’aller jouer à la loterie que d’écouter cette secte. La grande question de la semaine sera de savoir s'il est plus noble de subir la fronde et les flèches d'une inflation outrageuse ou de prendre les armes contre une mer de problèmes. Comme aurait pu le dire Hamlet s'il avait été gouverneur d'une banque centrale.
Bien sûr, personne ne s'attend à un feu d'artifice lors de cette prochaine réunion. Mais elle pourrait tout de même constituer un pivot pour les actions et les obligations. Bon, c’est en même temps ce que l’on attend la plupart du temps, bien qu’il ne se passe souvent pas grand-chose.
La réunion de la Fed a pour toile de fond des preuves croissantes de pressions sur les prix dans l'économie. Alors que celle-ci se remet de la pandémie de COVID de l'année dernière et que les campagnes de vaccination permettent aux entreprises de retrouver un semblant de normalité. Le rapport sur l'indice des prix à la consommation publié jeudi dernier par le département américain du travail a montré que le coût de la vie a bondi en mai. Et a fait grimper le rythme de l'inflation à 5 %, son plus haut niveau depuis 13 ans, reflétant une large augmentation des prix à laquelle sont confrontés les américains.
La question cruciale est maintenant de savoir si ce taux d'inflation élevé est "transitoire" ou si les prix plus élevés risquent de s'installer de manière plus durable
Cependant, on ne sait pas exactement ce que signifie "transitoire". Des mois, des années ? Pendant combien de temps des niveaux élevés d'inflation seront-ils tolérés avant que les acteurs du marché et la Fed ne perdent patience face à une inflation qui sape les prix des actifs ?
Cela étant dit, l'économie américaine gagne clairement en dynamisme
Le marché du travail ajoutant plus de 500 000 emplois par mois. Par conséquent, bien qu'aucun ajustement de la politique ne soit attendu en juin, ni l'annonce d'un calendrier pour un éventuel ajustement de la politique. On s'attend à ce qu'au moins certains membres de la Fed fassent pression pour une discussion dans les mois à venir concernant un éventuel retour en arrière des mesures d'urgence.
Certains traders, analystes et économistes parient que la Fed cherchera à formuler l'idée que la réduction progressive de ses 120 milliards de dollars d'achats mensuels d'actifs, mise en œuvre au plus fort de la pandémie, commencera vers la fin de 2021. C’est ce que l’on appelle le « tapering ».
La Fed pourrait parler d'une réduction progressive en juin et, en août ou septembre… En gros ; pourrait (conditionnel) en juin, en août ou en septembre.
Pour faire simple ; on n’en a aucune idée
La principale chose que nous aimerions entendre la semaine prochaine est comment et quand la Fed prévoit de réduire ses programmes d'achat d'obligations. Ce qui est assez optimiste au demeurant.
On se demande aussi pourquoi la Fed continue d'acheter 40 milliards de dollars de titres hypothécaires chaque mois alors que le marché du logement ne semble pas en avoir besoin. Ceci dit, il n’y a rien de moins sûr. Personnellement, j’ai un peu l’impression que comme à chaque fois que l’on attend un événement important depuis le début de l’année, nous allons être encore une fois déçus par le non-event que risque bien d’être ce meeting.
Au-delà du meeting de la FED, je crains que le reste de la semaine pourrait bien être aussi passionnant que l’aura été la semaine dernière
Mais tant que ça monte, on ne va pas se plaindre non plus.
Pour conclure, la semaine risque bien de se retrouver dans la même situation que la semaine dernière, avec les mêmes préoccupations et les mêmes obsessions. Fans de Wallstreetbets et d’Elon Musk, attachez vos ceintures, on pourrait à nouveau devoir surfer la vague.