Le Billet de Thomas Veillet – 3 Avril 2023

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Elle court, elle court la maladie des banques

 

Sommaire du billet :

 

Cher investisseur,

 

Tout ce que l’on peut faire en une semaine !

Le week-end dernier nous avons passé notre dimanche dans l’angoisse la plus noire. L’angoisse de voir que lundi matin la Deutsche Bank aurait disparu, précipitant les bourses mondiales dans une tourmente qui aurait le pouvoir de nous rappeler l’an 2008. L’année de la crise des Subprimes. Personnellement, je n’ai pas dormi de la nuit entre samedi et dimanche.

Pourtant, lundi la Deutsche Bank était toujours là. Alors ? Que s’est-il passé durant le week-end pour que la première banque d’Allemagne reste vivante et continue de participer au bon fonctionnement de l’économie ?

RIEN ! Il ne s’est rien passé. Les politiques ont passé leur temps à nous dire que tout se passait bien et qu’il n’y avait rien à craindre, on ne les a pas cru, mais toujours est-il que le lundi matin, la Deutsche Bank était toujours vivante. Le problème et le risque des « Bank Runs » et des soucis de liquidités n’était pas réglé, mais la Deutsche était toujours vivante. Et, à partir de là, tout fût différent.

Je vous avoue que je ne vois pas ce qui pourrait faire que l’on ait moins peur que le week-end dernier, mais il faut croire que le monde merveilleux de l’investissement ne l’a pas vu comme ça. Dès la NON-ANNONCE de la faillite de la Deutsche Bank lundi matin, tout est reparti à la hausse sur le précepte que : La crise des banques était terminée. D’ailleurs, tous les politiciens nous le certifient (et on sait qu’on peut leur faire confiance), mais au-delà des politiciens, il y a aussi les banquiers centraux qui nous le certifient. Et eux, on peut leur faire confiance.

Enfin, peut-être. Une chose est certaine, depuis le début de la crise des banques, la Fed vient d’injecter 400 milliards dans les marchés. C’est ce que l’on appelle « créer de l’inflation » et tout cela, en moins de 10 jours. Et la FED n’est pas la seule à remettre la main au porte-monnaie. Elles ont remis le PUT des banques centrales à la mode et le marché est en train de se dire que nous sommes revenus à la bonne vieille période pré-COVID, cette période bénie où les banques centrales étaient là pour nous soutenir envers et contre tout !

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Le week-end dernier nous avons passé notre dimanche dans l’angoisse la plus noire. L’angoisse de voir que lundi matin la Deutsche Bank aurait disparu, précipitant les bourses mondiales dans une tourmente qui aurait le pouvoir de nous rappeler l’an 2008. L’année de la crise des Subprimes. Personnellement, je n’ai pas dormi de la nuit entre samedi et dimanche.

Pourtant, lundi la Deutsche Bank était toujours là. Alors ? Que s’est-il passé durant le week-end pour que la première banque d’Allemagne reste vivante et continue de participer au bon fonctionnement de l’économie ?

RIEN ! Il ne s’est rien passé. Les politiques ont passé leur temps à nous dire que tout se passait bien et qu’il n’y avait rien à craindre, on ne les a pas cru, mais toujours est-il que le lundi matin, la Deutsche Bank était toujours vivante. Le problème et le risque des « Bank Runs » et des soucis de liquidités n’était pas réglé, mais la Deutsche était toujours vivante. Et, à partir de là, tout fût différent.

Je vous avoue que je ne vois pas ce qui pourrait faire que l’on ait moins peur que le week-end dernier, mais il faut croire que le monde merveilleux de l’investissement ne l’a pas vu comme ça. Dès la NON-ANNONCE de la faillite de la Deutsche Bank lundi matin, tout est reparti à la hausse sur le précepte que : La crise des banques était terminée. D’ailleurs, tous les politiciens nous le certifient (et on sait qu’on peut leur faire confiance), mais au-delà des politiciens, il y a aussi les banquiers centraux qui nous le certifient. Et eux, on peut leur faire confiance.

Enfin, peut-être. Une chose est certaine, depuis le début de la crise des banques, la Fed vient d’injecter 400 milliards dans les marchés. C’est ce que l’on appelle « créer de l’inflation » et tout cela, en moins de 10 jours. Et la FED n’est pas la seule à remettre la main au porte-monnaie. Elles ont remis le PUT des banques centrales à la mode et le marché est en train de se dire que nous sommes revenus à la bonne vieille période pré-COVID, cette période bénie où les banques centrales étaient là pour nous soutenir envers et contre tout !

De l’autre côté (du côté des pessimistes), cela veut aussi dire que les banques sont tellement mal barrées face à la hausse de taux et sont tellement désespérément à la recherche de liquidités, que les banques centrales sont obligées de se remettre au « Whatever it takes » pour empêcher que le système s’effondre… Ce qui n’est pas rassurant.

 

C’est quoi le « Whatever it takes ??? »

Le 26 juillet 2012, il y a presque dix ans, Mario Draghi, alors intronisé président de la Banque centrale européenne, prononçait un discours mémorable, ponctué d’une fameuse expression. Ce jour-là, il promettait que sous sa direction, la BCE ferait tout pour sauver l’euro. Depuis, cette phrase est restée dans le langage financier pour dire que les banques centrales resteront toujours là pour nous. Pour nous sauver… Jusqu’au jour où elles ne seront plus là….

Peu importe ce qu’il en est et où nous en sommes, ce qu’il faut retenir c’est que, depuis que la Deutsche Bank n’a pas fini en faillite et depuis que Sergio Ermotti (le Messie du système bancaire suisse) est de retour, la crise est oubliée et les marchés auront vécu une semaine parfaite. Ou presque.

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La survie de la Deutsche Bank et la récession

Je vous préviens, je crois que ces prochaines semaines, il va falloir s’accrocher pour trouver la bonne manière d’interpréter les choses. Non, parce que depuis quelques jours, il se tient une espèce de compétition hallucinante pour savoir comme est-ce que l’on peut prendre une mauvaise nouvelle et l’interpréter différemment. Tout comme nous bossons comme des fous pour prendre une « bonne nouvelle » et en faire une grosse daube qui pourrait mettre le marché par terre.

Je m’explique. Prenons par exemple la Deutsche Bank, au hasard. Vendredi, il y a dix jours, le fleuron bancaire allemand était au bord du gouffre et des sources bien informées ont laissé entendre que la Deutsche était en train de faire un copié/collé du business plan du Crédit Suisse et que ça n’augurait rien de bien. Le titre s’est donc fait démonter – encore une fois – et un des argumentaires (en plus du fait que le CDS ressemblait à la trajectoire d’une fusée Space X au décollage) était que la Deutsche Bank était en train de racheter des tranches d’une de ses obligations AT2 (c’est comme les AT1, mais moins bien). Alors dans un monde normal ou la réflexion intellectuelle n’est pas dirigée par l’esprit tordu du Dieu Pognon, on se serait dit « Whaoouuuu, trop cool, c’est une bonne nouvelle, dis-donc ». Oui sauf que l’on n’est pas trop dans ce monde en ce moment. En ce moment, quand une banque rachète ses dettes, la première réflexion qui vient à l’esprit ; c’est :

« Ils ont un truc à cacher, c’est sûr »

Et puis dans la foulée, quand tu as le Chancelier Allemand qui vient te dire avec sa tête de boute-en-train que « la Deutschhh Bankrrr est très zolide et que zon business plan est en péton et qu’il n’y a pas de raizzzon de craindre quoi que ce zoit »… Soudainement, la peur nous frappe en plein visage.

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Mais ce n’est pas terminé

Comme nous venons de le voir, actuellement nos esprits sont vraiment tordus et encore plus au sujet de la macro. Non, parce que si vous vous souvenez bien de ce qui se passait il y a 3 semaines quand personne ne savait qui était la Silicon Valley Bank et que le Crédit Suisse était connu principalement pour être le sponsor de l’équipe suisse de Football – vous savez ce sport qui se joue à 11 et qui a pour but de surpayer les joueurs et de les faire rouler dans des Lamborghinis avec des couleurs qui rendraient un caméléon dépressif – à cette époque donc… Il y a trois semaines… Nous étions absolument obsédés par l’inflation.

Sauf que depuis que les banques tombent comme des mouches, c’est plus trop le sujet. Nous avons immédiatement rangé le sujet dans le même carton que la guerre en Ukraine, ensuite on a juste pris le temps de « justifier » la chose en se disant que si les banques n’ont plus d’argent à prêter, les consommateurs ne vont plus emprunter pour dépenser ! Sans compter que lorsque tu vois le taux des cartes de crédit aux États-Unis, tu as meilleur temps d’aller emprunter de l’argent directement à la Mafia, je crois que les taux d’usure sont bien plus corrects.

Si les gens ne dépensent plus, il n’y a plus besoin de monter les taux pour lutter contre l’inflation. Comme je le dis toujours : « si on avait su qu’il suffisait de mettre deux banques en faillite et d’en refiler une au prix de la casse à l’UBS pour faire baisser l’inflation, on ne se serait pas pris la tête pendant 12 mois à monter les taux ». Le problème maintenant, c’est que si l’on est logique, si l’on ne monte plus les taux, que l’inflation se pète la figure, que les banques ne prêtent plus et que les gens ne peuvent plus consommer ou ne veulent plus consommer, on se dirige inévitablement vers un nouveau truc qui s’appelle :

LA RÉCESSION !!!!!

Et ça, en général, on n’est pas trop fan de ce genre de mot. Sauf que cette fois, ce n’est pas pareil. Cette fois on peut parler de la récession comme si ça n’était qu’un détail sans importance, parce que les taux sont élevés et que la FED « n’aura qu’à baisser les taux » pour relancer l’économie et qu’ensuite ça sera facile, nous vivrons dans un monde où l’inflation ne sera qu’un mauvais souvenir, où la récession va se faire mater par la FED, il ne restera ensuite plus qu’à générer de la croissance, créer des emplois, prendre la retraite à 87 ans et retrouver la confiance dans le système bancaire.

 

Elle court, elle court la maladie des banques

Le seul point noir, c’est les banques. Pour le reste, tout est sous contrôle et on a une excuse et une explication pour tout. Reste à voir les publications du trimestre, mais ça c’est dans trois semaines – autant dire : une éternité pour quelqu’un qui fait de l’investissement à long terme – avant ça, il faut juste régler le problème des banques et le fait que plus personne ne leur fait confiance. Ou presque. Les autorités fédérales américaines ont annoncé que les retraits des dépôts bancaires se montaient à 100 milliards ces dernières semaines, mais que, je cite « ça n’est pas grave et pas alarmant ».

Dans la foulée, ils ont également annoncé que les banques avaient allègrement tapé dans les fonds d’urgence mis à disposition par la FED et les autres banques centrales – le montant de la semaine dernière est des 110 milliards d’emprunts et ça va beaucoup mieux parce que la semaine d’avant c’était 150 milliards. On sent la nette amélioration (en précisant bien que ça s’additionne, ils n’ont pas remboursé entre deux).

Alors vous, je ne sais pas, mais quand je vois toute cette équipe en costard-cravate qui nous ont créé le Subprime, la crise grecque et tous les trucs que l’on ne sait pas, venir à la télé pour nous dire que tout va bien et que l’on peut retourner se coucher, j’ai assez envie de paniquer. Paniquer doucement, mais paniquer quand même.

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Les bourses mondiales ont donc – semble-t-il – totalement digéré la crise. La terreur qui s’est produite au sujet de la Deutsche Bank est derrière nous et l’arrivée… Ou plutôt le retour de Sergio Ermotti à la tête de l’UBS – de la nouvelle UBS, a redonné confiance à tout le secteur. Entre deux, les banques françaises peuvent être sous enquête suite à la crise du CUM-CUM, 10 à 15’000 banquiers suisses vont se retrouver au chômage à cause de la fusion UBS-Crédit Suisse, mais tout le monde s’en tamponne et la crise semble définitivement derrière nous. Semble.

Je ne sais pas pourquoi, mais je n’arrive pas à y croire.

Le retour du Messie (Sergio est parmi nous – encore)

Et puis alors, ce qu’il faut surtout retenir, c’est le retour d’Ermotti. Alors je ne le connais pas perso et je n’ai pas non plus souvenir que lors de ses 10 dernières années à la tête de l’UBS il ait régulièrement marché sur l’eau et multiplié les pains, mais l’annonce de son retour aura agi sur le marché comme si l’on venait d’apprendre que le gars descendait de la planète Krypton et que s’il voulait il pouvait stopper le train Berne-Zurich avec une seule main. Mais là il est en costard et il ne veut pas se salir et y a pas de cabine téléphonique à proximité pour passer son slip par-dessus le pantalon.

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En résumé, et à voir comment le marché prend les choses, il ne fallait pas mettre Ermotti à la tête de la nouvelle UBS – mais plutôt à la tête de toutes les banques du monde et d’en faire « LE CEO SUPRÊME DES BANQUES DU MONDE ». Non parce que faire reprendre près de 4% à l’UBS alors qu’en même temps on nous apprenait que l’UBS ET le Crédit Suisse se retrouvaient À NOUVEAU dans une histoire d’évasion fiscale avec les USA – même si on sait que c’est de nouveau un coup monté des autorités US pour récupérer le business via le Delaware – il fallait quand même le faire. Alors soit, nous ne sommes que des « Moldus » et Ermotti semble avoir passé beaucoup de temps à Poudlard, mais que son retour soit acclamé à ce point, cela restera un mystère pour moi. En tous cas, on ne va pas se plaindre puisqu’il semble qu’officiellement la crise des banques soit terminée et qu’une bonne partie de la hausse d’hier soit attribuée à cela. Il est tout de même assez satisfaisant de voir qu’à la fin, quoi qu’il arrive, c’est toujours les banques qui gagnent.

 

Le retour de l’inflation ? Ou pas ?

Vendredi dernier, nous avons eu droit à la dernière mesure de l’inflation aux USA. L’indicateur d’inflation préféré de la Réserve fédérale a augmenté à un rythme mensuel de 0,3 % en février, marquant un léger ralentissement par rapport au mois précédent, alors que les pressions sur les prix montrent des signes d’assouplissement progressif.

L’indice de base des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 4,6 % en février par rapport à l’année précédente, a rapporté vendredi le département du commerce, contre un rythme annuel de 4,7 % en janvier.

 

Légèrement sous les attentes

Les données de février, légèrement inférieures aux attentes, montrent à quel point l’inflation reste supérieure à l’objectif fixé, malgré le rythme rapide du resserrement de la politique monétaire de la Fed au cours de l’année écoulée. Bien que toute diminution des pressions sur les prix soit un signe positif, le rythme annuel de 4,6 % reste plus de deux fois supérieur à l’objectif de 2 % de la banque centrale. Le taux d’inflation pour les services – une catégorie têtue qui est devenue l’une des priorités de la Fed – a également été plus élevé que celui des biens. Il faut aussi dire que les dernières données sur l’inflation datent d’avant l’effondrement de la Silicon Valley Bank. Elles ne reflètent donc pas le ralentissement économique ou le resserrement des conditions de crédit qui s’est produit depuis le début de la crise bancaire au début du mois. Les données PCE du mois de mars, qui seront publiées fin avril, quelques jours avant la prochaine réunion de politique monétaire de la Fed, montreront l’impact de ces développements, s’il y en a un.

Les chiffres de février soulignent toutefois pourquoi la banque centrale a ressenti le besoin de relever à nouveau le taux des fonds fédéraux au début du mois, indépendamment des problèmes bancaires et de la réponse d’urgence des régulateurs. Les données de février correspondent au rythme de croissance mensuelle et annuelle de décembre, ce qui constitue un petit pas dans la bonne direction après la légère accélération de janvier. L’indice global PCE, qui inclut les catégories volatiles de l’alimentation et de l’énergie que l’indice de base ne prend pas en compte, a augmenté à un rythme annuel de 5 % en février, contre 5,3 % le mois précédent.

 

Toujours une question d’interprétation

Le taux mensuel a ralenti de 0,6 % à 0,3 %, ce qui correspond au taux de base. Cela met en évidence l’importance de l’inflation en février dans les catégories autres que l’alimentation et l’énergie. Les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 0,2 % au cours du mois, tandis que les prix de l’énergie ont baissé de 0,4 %. L’augmentation globale de février est due en partie à la hausse des prix des biens, qui ont augmenté de 0,2 % au cours du mois et sont maintenant en hausse de 3,6 % par rapport à l’année précédente. Les prix des services augmentent plus rapidement, avec une hausse de 0,3 % en février pour atteindre un rythme annuel de 5,7 %.

Ces derniers mois, la Fed s’est surtout concentrée sur l’inflation des services, qui a montré peu de signes de ralentissement et qui peut être plus difficile à maîtriser. Cela signifie que même si les données de février montrent des progrès dans la lutte contre l’inflation à certains égards, elles ne seront pas d’un grand réconfort pour une banque centrale qui souhaite la voir diminuer beaucoup plus rapidement qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent.

 

PCE et CPI

L’indice PCE diffère d’une autre mesure de l’inflation très surveillée, l’indice des prix à la consommation, principalement par le poids qu’il attribue aux différentes catégories. Le CPI accorde un poids beaucoup plus important au logement que le PCE, par exemple, le CPI a été plus élevé au cours des derniers mois en raison de la montée en flèche des coûts du logement et des loyers.

Les économistes s’attendent désormais à ce que les coûts du logement diminuent de manière significative dans les deux mesures de l’inflation au cours des prochains mois, afin de refléter les baisses de prix que les données privées en temps réel montrent. C’est pourquoi la Fed se concentre désormais davantage sur les prix de base hors logement, qui ont continué à s’accélérer au cours des derniers mois.

 

Réduction des dépenses

Au-delà des prix, le rapport montre également que les consommateurs ont fortement réduit leurs dépenses en février, après un début d’année en fanfare. Cela suggère que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont peut-être commencé à peser sur le budget des ménages avant même que l’effondrement de la Silicon Valley Bank n’effraie les investisseurs.

Les dépenses de consommation n’ont augmenté que de 0,2 % en février, alors que le chiffre de janvier a été révisé à la hausse à 2 %. Corrigées de l’inflation, les dépenses ont diminué de 0,1 % le mois dernier. La dynamique des dépenses observée au début de l’année s’évapore rapidement, car les prix élevés continuent de peser sur les finances des ménages.

 

L’inflation selon Main Street et selon Wall Street

Il faut cependant faire attention à une chose… Récemment les marchés ont salué la baisse (relative) de l’inflation. Cette inflation est surtout liée à l’énergie. Cependant, de l’autre côté, il y a toujours l’inflation des biens de consommation… On nous dit que tout va mieux du côté de l’inflation, mais regardez le graphique ci-dessous, il représente les prix de la nourriture en Allemagne… Il parle de lui-même.

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Il faut donc se méfier et le problème de l’inflation a encore le pouvoir de durer et de se répercuter sur la consommation des gens de Main Street. Mon petit doigt me dit que l’histoire n’est pas terminée et celle des banques non plus. Je garde un angle très méfiant pour les mois à venir.

La semaine à venir

La semaine à venir sera marquée par le très important rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis, tandis que les marchés boursiers entameront le deuxième trimestre, que l’OPEP se réunira et que les banques centrales d’Australie et de Nouvelle-Zélande prendront leurs dernières décisions en matière de taux d’intérêt.

NFP

Les observateurs du marché se pencheront sur le rapport de vendredi sur les emplois non agricoles pour obtenir une nouvelle mise à jour sur la santé d’un marché du travail qui est resté robuste au cours de l’année écoulée en dépit d’un barrage de hausses de taux par la Réserve fédérale.

Les économistes s’attendent à ce que l’économie américaine ait créé 238 000 emplois en mars, après une augmentation de 311 000 en février. La rémunération horaire moyenne devrait avoir augmenté à un rythme annuel de 4,3 %, ce qui constituerait le taux le plus faible depuis juillet 2021.

Le rapport sur l’emploi de mars sera le dernier avant la prochaine réunion de la Fed en mai, les investisseurs étant divisés sur la question de savoir si les décideurs politiques relèveront les taux une dernière fois. Une augmentation supérieure à 200’000 en termes de création d’emplois est susceptible de renforcer les attentes d’une hausse des taux de 25 points de base.

Les responsables de la Fed ont indiqué qu’ils s’attendaient à ce que les taux restent à leurs niveaux actuels pour le reste de l’année afin de lutter contre l’inflation.

Autres données, discours de la Fed

Avant le très important rapport sur l’emploi de mars de vendredi, le calendrier économique comprend des rapports sur les offres d’emploi de février mardi et des données sur l’embauche dans le secteur privé de mars mercredi.

Les enquêtes ISM des directeurs d’achat sur l’activité du secteur manufacturier et du secteur des services sont attendues respectivement lundi et mercredi.

Plusieurs responsables politiques de la Fed doivent intervenir au cours de la semaine, notamment Loretta Mester, présidente de la Fed de Cleveland, James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, et Lisa Cook, gouverneur de la Fed.

Marchés des actions

Les marchés boursiers américains ont enregistré de solides gains au premier trimestre, malgré une chute brutale des valeurs bancaires après l’effondrement de deux banques régionales qui a suscité des craintes d’une crise financière plus large.

Le Nasdaq a gagné 16,8 %, ce qui représente sa plus forte hausse trimestrielle en pourcentage depuis 2020. Le S&P 500 a augmenté de 7 %, rebondissant après une chute de près de 20 % en 2022, et le Dow Jones a terminé le trimestre en hausse de 0,4 %.

Les investisseurs prudents estiment que ces gains rendent les actions plus vulnérables à un ralentissement économique, qui pourrait avoir été rapproché par les turbulences dans le secteur bancaire. La question de savoir dans quelle mesure les actions ont pris en compte une éventuelle récession – et si l’économie en connaîtra une – est un point de désaccord à Wall Street.

Réunion de l’OPEP

L’OPEP devrait s’en tenir à son accord actuel de réduction de la production de pétrole lors d’une réunion lundi, selon Reuters, après que les prix du pétrole se soient redressés après avoir chuté à leur plus bas niveau en 15 mois.

Le pétrole s’est rapproché des 80 dollars le baril de Brent après avoir chuté à près de 70 dollars le 20 mars, alors que les craintes concernant la crise bancaire mondiale s’apaisent et que l’arrêt des exportations de la région du Kurdistan irakien réduit les approvisionnements.

L’OPEP+, qui comprend l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés menés par la Russie, doit tenir une réunion virtuelle de son groupe ministériel de surveillance, qui comprend la Russie et l’Arabie saoudite, lundi.

Décisions sur les taux d’intérêt de la RBA et de la RBNZ

La Reserve Bank of Australia (RBA) se réunira mardi et prendra la décision d’augmenter ou de maintenir les taux d’intérêt sur le fil du rasoir. Les données de la semaine dernière ont montré que l’inflation australienne a ralenti à 6,8 % en glissement annuel en février, son plus bas niveau depuis huit mois, ce qui a incité les investisseurs à exclure les chances d’une hausse des taux de 25 points de base.

Le gouverneur de la RBA, Philip Lowe, a déclaré que la banque centrale était sur le point de suspendre ses augmentations de taux parce que la politique monétaire était désormais en territoire restrictif, et a suggéré qu’un arrêt pourrait intervenir dès le mois d’avril en fonction des données.

En attendant, les marchés continuent de parier sur une nouvelle hausse de 25 points de base des taux de la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande lors de sa réunion de mercredi.

Passez une excellente semaine et on se retrouve très bientôt.

 

Thomas Veillet,

Rédacteur en chef, Morningbull et Morningbull Plus

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