Bulle de 2021 : faut-il fuir les marchés ? Comment en sommes-nous arrivés-là ?
Chers investisseurs, chers futurs investisseurs,
Ceux qui me lisent depuis un moment connaissent maintenant les raisons des performances boursières exceptionnelles des 10 dernières années.
J’en ai déjà parlé. Et je vais rapidement en reparler aujourd’hui pour vous montrer qu’on peut craindre une bulle financière sans pour autant fuir les marchés.
Nous avons connu le marché haussier le plus long de l’histoire
Depuis 2008, les marchés n’ont fait que monter. Au point qu’à Wall Street, on parlait du cycle boursier haussier le plus long de son histoire.
J’hésite sérieusement à utiliser le présent plutôt que l’imparfait. Car la crise du Covid-19, en plus de nous calmer, aurait dû mettre un terme au cycle haussier.
Mais force est de constater qu’aujourd’hui, le CoronaCrash ressemble de plus en plus à l’une de ses respirations… qu’à une réelle rupture.
Le NASDAQ 100 depuis 2009 : peut-on encore parler de rupture du cycle haussier ?
2 facteurs qui ont compté
Le premier facteur, c’est l’incontournable de ce marché haussier : TINA.
Depuis 2008 : There Is No Alternative (il n’y a pas d’alternatives).
Pas d’alternatives plus rentables que les actions
Pourquoi ?
Parce qu’après la grande crise financière de 2008, les marchés financiers sont devenus l’une des rares alternatives de placement encore rentables.
Pour soutenir l’économie, les banques centrales ont conduit depuis 2008 une politique expansionniste très accommodante.
Les taux directeurs qu’elles appliquaient ont d'abord approché 0, et sont ensuite pour certains entrés en territoire négatif depuis 2014.
Conséquence : l’épargne est devenue de moins en moins attractive
Les acteurs économiques se sont alors de plus en plus tournés vers les marchés boursiers pour rechercher la performance.
Les actions ont aspiré de plus en plus les capitaux de l’économie et les marchés ont enflé, encore et encore. C’est une boucle autoréalisatrice : les marchés actions deviennent ce qu’il y a de plus rentable parce qu’ils enflent…
Le deuxième facteur maintenant.
Les Banques Centrales et le soutien inconditionnel des Etats
Ils soutiennent coûte que coûte l’économie. Ils l’ont encore prouvé depuis mars 2020.
Avec une seule phrase comme étendard de cette guerre contre le ralentissement économique : le fameux “whatever it takes” (Peu importe le coût) de Mario Draghi, président de la BCE à l’époque.
2 facteurs qui comptent encore
Aujourd’hui, nous en sommes où ?
C’est simple :
- TINA
- Soutien des Etats et des Banques Centrales
D’autres facteurs qui nous éviteront la catastrophe
Des liquidités, des montagnes de liquidités.
Ces milliards d'épargne qui se sont accumulés sur les comptes bancaires des français (entre autres). Pas moins de 100 milliards depuis le début de la crise.
C’est environ 6 % des 1500 milliards de la capitalisation boursière totale du CAC 40. Et là, je ne parle que de la France.
Une boucle fermée ?
Les marchés seraient-ils devenus une boucle fermée ? Dans laquelle les capitaux ne sortiraient plus ?
Je m’explique.
Avec TINA, les marchés financiers sont un îlot encore rentable au milieu d’une mer d’intérêts zéro.
Mais si la bulle tech’ implose ? Où iront les milliards accumulés et en gestation sur les tech' qui seront dégagés ? Sur des livrets A ?
Non.
Elle est peut-être là la réponse à l’avenir de notre prochaine bulle… et c’est ce qui la différencie de toutes les autres.
Quel les capitaux pourraient refluer d’un secteur à l’autre
Des tech’ aux values ? Des tech’ aux biotechs ? Des tech’ aux pétrolières ?
Peu importe.
Car ce qui pourrait se passer, c’est que le marché coupe les champignons qui sortent un peu trop la tête de la foule. Un rééquilibrage en somme.
Un rééquilibrage salvateur : dégonfler une bulle et revaloriser d’autres secteurs boursiers.
Voilà pourquoi aujourd’hui, hors tech’, nul besoin de paniquer si votre vision est long terme.
Faut-il fuir les marchés ? Non
Des opérations sont possibles sur cette bulle
C’est ce que nous allons voir, en décortiquant la bulle actuelle, dans un prochain post.