Avec cette économie, l’irrationnel est devenu notre menu quotidien

Malgré cette économie, loin de moi l’envie de devenir négatif, ce n’est pas mon style. Au cours de ma carrière, j’ai souvent vécu des périodes comme celle que nous vivons. Souvent l’envie de tout abandonner tellement les marchés étaient violents m’a traversé l’esprit. Cependant, force est de constater que nous sommes toujours remontés à la surface. Alors oui, certains vous diront que « cette fois c’est différent ». Sir Templeton disait que les pires mots que l’on puisse entendre dans les marchés financiers sont justement ces mots-là : « cette fois c’est différent ».

Respirons calmement

Pour être sincère je ne sais pas si nous sommes dans un période que l’on peut comparer à une autre ou si cette fois c’est vraiment différent, ce que je peux dire c’est que cette crise du Coronavirus aura clairement des conséquences sur l’économie. Néanmoins, aujourd’hui nous devons aussi nous asseoir tranquillement et nous poser les bonnes questions.

En effet, l’explosion des quarantaines – encore l’Italie ce week-end – l’interdiction de centaines d’évènements sportifs ou culturels ces dernières semaine – (même le second Grand-Prix de F1 de l’année devrait se dérouler à huis-clos) – tout cela aura clairement un impact sur des centaines de PME, des emplois vont passer à la trappe et même si l’on éradique définitivement ce foutu virus de la planète, les cicatrices resteront visibles encore un moment.

Ou alors on croit que tout est fini

Même si je crois fermement que cette épidémie à la mode n’est que temporaire, on ne peut pas non plus exclure que cela devienne de pire en pire et que l’on ne s’en sorte jamais. Même si les chiffres semblent se calmer et que la courbe de progression de l’Italie ressemble furieusement à celle de la Chine, ce qui laisse supposer que ça va aussi ralentir à un moment donné, on ne peut pas dire que ça va être facile et que tout va rigoler.


Quand je regarde les chiffres des décès en France depuis le début de l’année, il y a eu plus de 100’000 morts en France depuis le début de l’année :

L’économie n’est pas morte

Je veux bien croire que l’économie va ralentir, que l’on va avoir des quarantaines dans tous les coins et que les écoles vont fermer. Cependant, un jour il va quand même se produire un truc : l’épidémie va se calmer et l’économie va se reconstruire.

Mais je comprends que certaines personnes pensent que non et que l’on va tous mourir. Et si c’est le cas, effectivement il vaut mieux tout vendre ce que vous avez investi dans le marché des actions et vous préparer au pire. Par contre si vous suivez cette logique, je pense sincèrement que vous ne devriez pas faire comme tout le monde de la finance fait en ce moment, à savoir : acheter du 10 ans américain et de l’or.

Non, parce que sincèrement, si le monde va à sa perte à cause de – excusez-moi du terme – de cette merde de virus, croyez-vous réellement que la priorité du gouvernement US sera de vous rembourser l’argent que vous leur avez prêté ? Désolé de vous décevoir, mais je ne crois pas. Et puis surtout ça vous rémunère du 0.75% par année. En gros, ce n’est pas vraiment une prime de risque.

L’or… Sérieusement ?

Et puis l’or. Sérieusement ? Croyez-vous sincèrement que lorsque plus rien ne fonctionnera et qu’on sera tous morts, nous pourrons échanger nos lingots contre… tiens, contre quoi d’ailleurs ?

Si vous croyez vraiment que tout est fini, vendez tout, partez à Ibiza, faites la fête (seulement s’il y a moins de 5’000 personnes dans la boîte de nuit, pour limiter les risques) et puis attendez d’être contaminé et de mourir. Par contre si vous croyez qu’il y a encore une peu d’espoir et que l’on va finir par s’en sortir, comme on s’en sort à chaque fois ; la meilleure chose à faire est d’éviter un peu le bruit et de continuer à profiter des soldes pour acquérir les sociétés qui vous plaisent et quand le virus aura disparu et que les chaleurs estivales seront parmi nous, il sera temps de se demander si le nombre de morts à cause de la canicule va stopper l’économie ou pas.

Une semaine d’enfer

performance des marches Morningbull
Performance des marchés


Lorsque l’on observe la performance des places boursières, on voit clairement qu’il n’y a rien à dire, c’est un marché purement épidermique où l’on ne s’occupe pas la moindre de ce que les fondamentaux économiques nous montrent, puisque nous sommes en panique. La volatilité ne fait que monter, puisque nous terminons la semaine à près de 40% – ce qui est énorme et qui est un niveau qui ne peut que rarement tenir si haut très longtemps, mais nous sommes clairement en panique et les intervenants cherchent obstinément à trouver quel est « le niveau correct » pour rentrer en bourse et combien va vraiment coûter cette crise.

Bien malin qui pourra y répondre d’ailleurs, puisque trouver le coût réel de cette crise revient à trouver les 7 chiffres de l’euromillions et ce, trois semaines de suite.

L’économie va dans tous les sens

Comme dans toutes ces périodes débiles, les marchés vont dans tous les sens. On l’a encore vu la semaine dernière – rien que dans la semaine, le Dow Jones a eu trois jours à plus de 1’000 points et ce, dans les deux sens. C’est dire le niveau de débilité de ce marché. C’est d’ailleurs bien plus inquiétant que le Coronavirus lui-même. En fin de semaine le S&P500 terminait au-dessus de son support de 2850, ce qui donne l’impression que ça va nettement moins mal que sur les indices français ou italiens qui sont au bord du gouffre et qui ont perdu toute rationalité.

Vendredi dernier, les chiffres de l’emploi US ont encore été annoncés à 273’000, ce qui semble plutôt pas mal, mais qui n’apporte rien, vu que tout le monde ne voit que le verre à moitié plein et qu’en plus on a révisé les chiffres du mois derniers à la baisse. Sans compter que TOUT LE MONDE SAIT que le mois de mars sera pourri vu que personne ne va engager personne en mars, étant donné que le Coronavirus fait son œuvre.

 

Graphique du Sp500 2
Graphique du Sp500

Positif

Puisque je ne peux pas m’empêcher d’être positif, on notera tout de même que l’indice US reste au-dessus des 2850 et que la figure de vendredi dernier correspond à un reversement de tendance. Le 3ème en deux semaines.

En revanche, le CAC40, ci-dessous, ressemble de plus en plus à un couteau qui tombe. Représentant bien l’hystérie dans laquelle nous sommes.

 

Graphique du CAC40

Graphique du CAC40

Qu’attendre de la semaine qui vient ?

Inutile de vous dire que personne ne s’occupera des chiffres économiques à venir, puisque nous sommes plutôt fixés sur les bilans du Coronavirus. CNBC et BFMTV étant devenues des chaînes médicales exclusivement.

En revanche, il y a une chose dont on va parler, c’est l’arrivée imminente d’un éventuel BEAR MARKET… Un Bear Market se distinguant par une baisse de plus de 20% depuis les plus hauts. Actuellement nous sommes dans une phase de correction et ce n’est pas la première fois (voir ci-dessous)…

Le suspense reste donc entier : le Coronavirus aura-t ’il raison du Bull Market de 11 ans ou pas ? Ou nous allons assister à une énième correction de plus. Pour être honnête, il faudrait que l’on commence par s’éloigner du bruit, prendre des grandes respirations pas trop proches d’une personne infectée et tenter de relativiser.

Histoires des corrections dans ce Bull Market – Sources : Dow Jones Market Data FactSet

Il y a des semaines comme celle qui vient de s’écouler où il vaut mieux ne pas trop parler et relativiser un peu.

Passez une excellente semaine et à lundi prochain.

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