Le concept de bulles
Les marchés boursiers avancent de bulles en éclatements. Ce fait n’a jamais été aussi vrai que lors des 20 dernières années.
Nous avons connu en l’espace de deux décennies - au moins - 2 bulles spéculatives (Le - au moins - est une petite pirouette personnelle qui fera l’objet d’une prochaine lettre).
2000 et 2007, et leur crise respective 2001-2003 et 2008-2009
Zoomons sur les 20 dernières années d’évolution du Dow-Jones. 2000-2020 : au moins 3 bulles spéculatives ?
Ces deux bulles sont encore plus visibles sur l’évolution du CAC 40, l’indice phare de la place parisienne.
Évolution du CAC 40 entre 1997 et 2011 : les deux grandes montagnes du début du 21ème siècle
Ces deux grandes montagnes du début du 21ème siècle, comme je les appelle, ont chacune leur propre histoire.
Focus sur la première
Toute ressemblance avec la période actuelle est fortuite...
En avant.
An 2000, internet, fin du monde et nouvelle économie
Le passage à l’an 2000 a été quelque peu mouvementé.
Il y a d’abord eu cette frayeur calendaire : voir un chiffre rond (2000) débarquer dans nos vies avait de quoi nous tourmenter en symbolisant une bascule vers l’inconnu.
Il avait aussi de quoi déboussoler nos systèmes informatiques naissants.
Le fameux bug de l’An 2000
Le bug est venu d’ailleurs... Il y a surtout eu la bulle technologique.
Et son origine remontait bien avant les menues inquiétudes temporelles de l’an 2000.
Tout commence vers 1990, lorsque les investisseurs déjà frétillants ont commencé à se rendre compte du potentiel d’internet.
Une technologie disruptive, au centre de tout, capable d’améliorer nos vies et nos business, les rendre plus rentables, plus rapides, plus débiles aussi.
Une technologie qui verrait la naissance d’une nouvelle économie, toujours plus célère.
L’impossible évaluation du prix du futur
Jusque-là, les investisseurs ne s’étaient pas trompés.
Là où ils se sont plantés, c’est dans leur évaluation du prix du futur.
Comme souvent
“Pricer une nouvelle”, c’est lorsque le marché incorpore dans les prix une nouvelle information, un potentiel, susceptible de modifier la valeur d’une société.
Pricer les effets d’Internet sur nos économies, c’était un exercice impossible.
Impossible peut-être, mais il y avait gros à jouer
Comme pour beaucoup d’autres bulles (1929 par exemple), la spéculation a pu être entretenue par l’emprunt bon marché.
La frénésie des investisseurs a alors conduit à augmenter sans discontinuer la capitalisation des entreprises du secteur Internet.
Ruée vers l’or moderne, on y revient
Les valeurs boursières se sont totalement déconnectées des fondamentaux des sociétés.
Spéculation, mais pas que du côté des investisseurs
Le secteur est entré en ébullition. Il n’y a pas que les investisseurs qui ont joué la patate chaude.
Du côté des acteurs du secteur aussi, les gains étaient importants, profitant de l’engouement pour lever énormément de capitaux en entrant en bourse (IPO) ou en procédant à des augmentations de capital.
Les opportunistes sont entrés sur le marché
On parlait alors de quatrième révolution industrielle, de nouvelle économie.
Résultat : les sociétés “tech” avaient pris un tel poids sur les marchés qu’elles ont entraîné toute la bourse avec elles.
En septembre 2000, le CAC 40 effleure les 7000 points. Un niveau jamais retrouvé depuis.
À très vite pour l’explosion.