Avant de vous souhaitez la bonne année, voici le dernier bilan de 2020 et on passe à autre chose. Cependant, pas sûr que ça soit différent. Semaine 1 – 2021 La dernière semaine de l’année aura été globalement bonne. Statistiquement fidèle à sa réputation, puisque l’on sait que les 7 derniers jours de trading de chaque année donnent une performance moyenne de 1.07% depuis 1950. On est donc dans les clous. Le Stimulus a été accepté, même si les Démocrates et les Républicains n’ont pas réussi à se mettre d’accord pour les derniers 2'000 $ promis. Le BREXIT est finalisé et les Anglais ne sont plus dans l’Europe. Même si on nous prédit déjà que l’on va en reparler dans les mois qui viennent. Une chose est sûre, il y a 2 mois, on n’aurait pas parié sur la possibilité de trouver un accord sur les deux sujets avant 2021. Je dois dire que pour la première et unique fois de l’année, les politiciens m’ont surpris. Ou alors peut-être que tout cela faisait partie d’un plan en collaboration avec Hollywood pour que cela colle avec le film qui résumera cette année pourrie dans quelques années, allez savoir. Il est plus que probable que les stigmates de cette année seront visibles encore très longtemps. En ce qui concerne les marchés, on notera que l’année aura été placée sous le signe de l’espoir. Depuis les 10'000 milliards de plan de soutien en mars, les bourses mondiales auront globalement passé le reste de l’année à croire et espérer. En effet, la conjonction des taux à zéro et cette pluie de milliards dont on ne sait pas trop où ils se trouvent, aura motivé les investisseurs à anticiper ce recovery qui ne manquera pas de venir lorsque les multiples vagues de vaccins auront eu raison du COVID-19. En espérant que le COVID-20 ne va pas faire son apparition dans quelques semaines. On peut et on doit espérer que le recovery va venir. Sinon les conséquences vont être dramatiques. Le risque qu’à un certain point les investisseurs décident que la récession COVID durera plus longtemps que quelques mois, est clairement présent. Et même si aujourd’hui on ne veut pas y croire, le risque est là. Imaginez que l’on reparte en confinement strict dans les semaines qui viennent. Chose qui n’est pas à exclure étant donné les débordements des fêtes de fin d’année. Imaginez des restaurants qui ne rouvrent pas avant le printemps, imaginez un chômage qui se creuse et une précarité qui augmente. On ne veut pas y croire parce que les plans de soutien sont là, les Banques Centrales assurent nos arrières et surtout les arrières des bourses mondiales. Cependant, le risque est bien présent et il ne faudra pas non plus le négliger en 2021. Sans compter que l’euphorie et cette folie de l’investissement qui nous aura pris aux tripes en 2020 peut aussi être un signal de fin de cycle. C’est d’ailleurs souvent le cas, mais en général on refuse de le voir avant que ce soit évident. Alors gardons-le quand même en tête, surtout dans ce marché qui est probablement et assez logiquement manipulé par les instances gouvernementales qui ne peuvent pas se permettre d’avoir EN PLUS un krach boursier. 2021 sera encore clairement placé sous le signe du COVID ou en tous les cas de la disparition de ce dernier. Avec l’omniprésence de cette maladie et les conséquences qui en découlent, on a toujours de la peine à avoir un minimum de visibilité sur l’avenir. Enfin, quoi qu’il en soit, boursièrement parlant cette année aura tout de même été magique. Si l’on ne prend que le S&P500 qui était en Bear Market et qui finit l’année en hausse de 16% après un rebond 66% depuis le 24 mars, autant vous dire que c’était assez facile de faire de l’argent en 2020 – en achetant au plus bas et en revendant JAMAIS. J’ironise bien sûr. Toujours est-il que lorsque l’on observe les trois graphiques des trois indices vedettes aux États-Unis, on se dit que si l’on avait pris un abonnement annuel dans un parc d’attraction qui possède les plus gros, les plus grands et les plus raides grands-huit du monde, on n’aurait pas eu autant de sensations. Le S&P500 termine donc son année au plus haut de tous les temps. L’indice de référence américain se retrouve chargé de technologie et à ce rythme-là, on n’aura bientôt plus besoin du Nasdaq. Si l’indice se retrouve aujourd’hui « chargé de technologie », ce n’est pas qu’on a introduit plus de technos dedans – mis à part Telsa, c’est même plutôt le contraire. Non, c’est simplement dû au fait que les technos qui sont dedans ont cartonné durant cette année et qu’elles prennent de plus en plus de place dans l’indice dorénavant. Il faut aussi bien comprendre que dans une économie exsangue et au plus mal, si l’on veut monter et monter encore, il faudra clairement se concentrer sur la croissance. Malgré les rotations de secteurs annoncées, malgré le fait que les gens veulent y croire, sans la croissance des technologies américaines, les indices n’auraient jamais pu terminer en hausse cette année. On peut d’ailleurs constater la différence de performance entre des indices qui sont plus des indices « value » et des indices bien plus axés sur la croissance. Prenez le Dow Jones et le SOX. Le vénérable indice boursier américain aura progressé de 6% et des poussières en 2020. On remerciera entre autres Apple et Microsoft pour le coup de main non-négligeable. Pendant ce temps, l’indice des semi-conducteurs, clairement axé sur la croissance, termine au plus haut de tous les temps (ou presque) et en hausse de 50% sur 2020. Lorsque l’on observe la performance des titres contenus dans le SOX (ci-dessous), on se dit que l’on ne vit pas dans le même monde. Sur 30 titres dans l’indice, le SEUL qui perd 17% en 2020, c’est Intel. C’est d’ailleurs celui que j’achèterai volontiers pour 2021. Le recovery story du mythique fabricant de semi-conducteurs sera certainement un thème dont nous reparlerons. En Europe on a un peu moins bien vécu l’année boursière qu’ailleurs. D’ailleurs même si les marchés ont tout de même réussi à se « coller aux bonnes nouvelles américaines » et à sucer la roue des indices américains tel un coureur du Tour de France qui ne serait pas dopé, les indices européens ont eu tout de même de la peine à récupérer. Si le DAX grapille 3% cette année, la France termine en retrait de 15%. Et même si l’on peut noter un retour de 53% depuis les plus bas de mars, l’indice français peut dire merci aux vaccins, sinon la sanction aurait été bien plus violente. Il faut dire que même si le Président Macron, lors de ses vœux de bonne année dégoulinants de condescendance, a rappelé que l’avenir de la France passait par une Europe FORTE, on peut se demander où et comment il imagine la chose. Sachant qu’à AUCUN moment durant cette crise de 2020, l’Europe n’a été capable de travailler ensemble et d’appliquer des mesures sanitaires ensemble. Au contraire, il aurait été quasiment impossible d’imaginer des situations aussi disparates et dissonantes dans une situation pareille. Sans compter que l’Europe termine l’année en perdant un de ses membres les plus importants. Graphique de comparaison CAC/DAX – Source : Investing.com >Revenons un poil en arrière sur les 12 mois qui viennent de s’écouler, avant d’aller voir un peu en avant :
Brexit finalisé
Une fin d'année plus légère
Performance Hebdomadaire des marchés – Source : Investing.comToujours est-il que la fin de l’année avec ses semaines tronquées et sa grande consommation d’alcool est surtout là pour nous permettre de faire le bilan de l’année. Mais malheureusement pas pour se lancer dans des grands projets d’investissement. D’un point de vue humain, 2020 aura donc été catastrophique. Entre les morts du COVID et la destruction de l’économie à cause des confinements et des licenciements massifs... On ne peut pas dire que ce fût euphorique.
Des stigmates à l'espoir
Les banques nous offre une bonne année
Le Covid n'en fini pas
Graphique du S&P500 – Source : Tradingview.com
S&P500 l'année au plus haut de tous les temps
Performance des composants du SOX – Source : Investing.com
Une bonne année pour presque tout le monde. Un seul perd !
Graphique d’Intel sur 8 ans – Source : Tradingview.com
Graphique du Dow Jones – Source : Investing.com Si l’on avait un doute sur l’importance du recovery de la tech dans l’année qui vient de se terminer, on peut juste regarder le graphique ci-dessous. Et noter les choses suivantes :
Les points clés
Graphique du Nasdaq – Source : Investing.com
Une bonne année en Europe ? Rien de nouveau...
Depuis plusieurs années, on nous vend l’idée d’investir sur l’Europe pour jouer le « recovery » contre les USA, pas sûr que cela soit encore le cas en 2021. l'année écoulée
Janvier
Février
Mars
- Le 3 mars, la Fed annonce une réduction d'un demi-point de pourcentage du taux d'intérêt une demi-heure après le début de la séance de bourse, en disant que si les fondamentaux de l'économie restent solides, le "coronavirus" pose des risques évolutifs à l'activité économique. (Un certain nombre d'autres Banques Centrales à travers le monde ont également réduit leurs taux)
- Le 11 mars, le Dow se termine en Bear Market pour la première fois depuis plus d'une décennie, après que l'Organisation Mondiale de la Santé ait désigné la propagation mondiale de COVID-19 comme une pandémie.
- Le 12 mars, le Dow marque son pire jour depuis le crash de 1987. Alors que les risques de récession dus au virus augmentent (la volatilité des marchés a commencé à déclencher des opérations de limit-down trading pour atténuer les ventes).
- Le 15 mars, la Fed réduit les taux d'intérêt d'un point de pourcentage, un dimanche soir, pour les ramener à près de 0 % et commence à mettre en place un certain nombre de programmes visant à soutenir les marchés du crédit en difficulté et l'économie.
- Le 23 mars, le marché des actions atteint son point le plus bas de l'ère de la pandémie.
- Le 26 mars, les investisseurs sont rassurés par l'adoption, dans la nuit, d'un plan de relance économique historique de 2 000 milliards de dollars, le jour même où un rapport a montré qu'un nombre record de 3,28 millions d'Américains ont demandé des allocations de chômage
- Le total des plans de soutien se situe autour des 10 milliards de dollars.
Avril
- Le 3 avril, les actions finissent en baisse après le pire rapport sur l'emploi depuis 11 ans, qui a montré que 701 000 Américains ont perdu leur emploi en mars.
- Le 29 avril marque la plus forte baisse du produit intérieur brut américain depuis 2008. Le PIB, le tableau de bord officiel de la croissance économique, s'est contracté à un rythme annualisé de 4,8 %.
Mai
- Le 25 mai : la mort de George Floyd provoque des troubles sociaux dans le monde entier.
Juin
- En juin, le National Bureau of Economic Research, ou NBER, déclare qu'une expansion de 128 mois - la plus longue remontant à 1854 - s'est arrêtée en février, amorçant une récession.
- Le 5 juin : Les investisseurs applaudissent un rapport de mai sur l'emploi qui, de manière inattendue, a montré une augmentation de 2,5 millions de salaires non agricoles et une baisse du taux de chômage. Le Dow a augmenté de près de 830 points, soit 0,3 %, tandis que le S&P 500 a progressé de 2,6 % et que le Nasdaq Composite a atteint un sommet intrajournalier.
- Le 16 juin : Les données montrent que les ventes des détaillants américains ont fait un bond de 17,7% en mai, alors que l'économie commençait à rouvrir et à se sortir de ce qui est probablement la récession la plus courte et la plus profonde de l'histoire américaine.
Novembre
- Le 9 novembre : Le responsable de la santé aux USA – Fauci - affirme que le premier vaccin devrait être soumis à une autorisation d'urgence aux alentours de Thanksgiving
- Le 15 novembre : Trump reconnaît la victoire du président élu Joe Biden aux élections de 2020 pour la première fois. Puis déclare qu'il ne concède rien, répétant l'affirmation non fondée d'un vote "truqué".
- Le 17 novembre : Moderna Inc. a déclaré que son candidat vaccin COVID-19 a atteint son objectif principal lors de l'analyse initiale des données d'un essai de phase 3, en démontrant une efficacité de 94,5%.
Décembre
- Le 3 décembre : le Royaume-Uni autorise le vaccin COVID-19 de Pfizer et BioNTech.
- Le 11 décembre : la FDA accorde une autorisation d'urgence pour le vaccin Pfizer-BioNTech.
- Le18 décembre : la FDA autorise le vaccin COVID-19 de Moderna.
- Le 31 décembre 2020, le S&P500, le Dow Jones et le Nasdaq terminent au plus haut de tous les temps, tout comme Tesla qui aura gagné près de 700% en 2020.
Dès ce lundi c’est une nouvelle bonne année boursière qui commence et là comme ça, je dirais que l’on n’a pas fini de rire.
Une très bonne année à vous !
Très bonne année à tous, tous mes vœux, bonheur et santé... et surtout santé en ce moment. Thomas Veillet
Les réponses à vos questions sont traitées, dans leur globalité, dans le Podcast de la semaine du Morningbull Plus.
Bonjour Monsieur Veillet,
Je lis toujours avec attention vos billets toujours très bien documentés. Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous concernant vos remarques sur l'Europe.
1. Pour la première fois, l'Europe met en place un plan d'investissement de 750 milliards d'euros qu'elle empruntera sur les marchés. C'est un immense pas en avant que l'Allemagne, en particulier, c'était toujours refusée à faire.
2. La commission européenne n'avait aucune compétence sanitaire pour réguler les différentes décisions prisent par les pays de l'union. Par conséquent, elle ne peut être tenu responsable de la cacophonie qui a eu lieu durant la première vague du Covid. Par contre, elle s'est occupée de l'achat des vaccins pour les distribuer équitablement aux pays membres. C'est aussi une première.
Alors oui, il reste encore beaucoup à faire pour que Europe puisse un jour rivaliser avec les USA et la Chine mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
Bonne et heureuse année à vous et à toute l'équipe des Investisseurs.