Le logo de Shell en forme de coquillage fait référence à l’activité initiale de commerce de coquillages orientaux exercée par Marcus Samuel aux Pays-Bas. C’est en 1833 que ce brillant fondateur a eu cette idée originale couronnée de succès grâce à l’engouement des particuliers pour la décoration d’intérieure. 40 ans plus tard, en 1870, Marcus Samuel légua sa société à ses deux fils.
Marcus Junior et Samuel ont ensuite décidé d’orienter leurs activités dans l’importation de produits pétroliers et furent les premiers à commander des navires de transport par le canal de Suez dès 1892. Une véritable révolution à l’époque pour le transport du pétrole en vrac, aussi bien en termes de réduction de coût que de capacités en volume de transport.
La marque Shell apparaît en 1896, particulièrement reconnaissable grâce à ses barils de kérosène rouge vif. Au début des années 1900, l’essor du pétrole en provenance du Texas et ses surcapacités de production par rapport à la demande transforme le marché pétrolier, obligeant Shell à fortement ralentir son activité. C’est ainsi que près de la moitié des navires de transport de la société se retrouvent à l’arrêt. Parallèlement, une autre société, nommée Royal Dutch, est en plein essor grâce à l’exportation de pétrole en Asie. Ce groupe possède lui aussi ses propres navires de transport. Afin d’améliorer leur position concurrentielle et créer une synergie, un accord est signé entre Shell et Royal Dutch le 23 avril 1907.
Cette fusion entre les deux groupes marque le début d’une forte croissance pour Royal Dutch Shell, qui devient un emblème des carburants et des huiles moteurs en Europe et en Asie. Sa production de produits pétroliers est principalement située en Russie, en Roumaine, au Venezuela, au Mexique et aux États-Unis. Le groupe dispose aussi d’activités d’exploration et d’extraction pétrolière.
Allié durant les conflits de 14-18 et 39-45, notamment pour l’armée, l’aviation et les navires britanniques. L’entre-deux-guerres est également une période de forte expansion pour le groupe grâce à l’essor des voitures à essence.
À la suite de la seconde guerre mondiale, les activités d’exploration et de raffinerie de Royal Dutch Shell sont amplifiées : grands projets d’explorations en Afrique et en Amérique du Sud, constructions de nouvelles raffineries au Royaume-Uni, mises en chantiers de supertankers (navires géants de transport pétrolier).
Navire de transport pétrolier Shell Vexilla, 1955
Le premier projet de forage offshore (puits en mer proche des côtes) est initié en 1947 dans le Golfe du Mexique. 8 ans plus tard, le groupe comptait 300 puits.
Durant les années 60-80, Royal Dutch Shell multiplie les grandes découvertes :
La forte chute des prix du pétrole en 1986 conduit Royal Dutch Shell à moderniser ses activités et ses technologies, étape indispensable au maintien de la compétitivité du groupe dans un contexte de faibles prix du pétrole.
Shell Pearl GTL, Qatar
En 2012 le groupe crée Pearl GTL au Qatar (Gaz To Liquid), un nouveau type de diesel innovant. Puis en 2016, le grand projet Shell’s Stones est initié, suivi en 2017 par la plus grande plateforme pétrolière et gazière flottante « Prelude », ayant parcouru 5 800 kilomètres entre la Corée du Sud et l’Australie.
Le groupe Shell compte 83 000 salariés dans le monde.
Sa présence est établie dans 70 pays. Le groupe possède 21 grandes raffineries.
Sa production de produits énergétiques bruts avoisine les 71 millions de tonnes de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) par an et 3,7 millions de barils de pétrole par jour.
Shell, c’est également plusieurs dizaines de milliers de stations services dans le monde.
Royal Dutch Shell Station
le maintien du biais sociétal dans de cadre d’une contribution favorable aux pays dans lesquels le groupe Shell est actif.
Shell Energy est spécialisé dans la production et la distribution d’énergies propres.
Le gaz naturel figure parmi les énergies fossiles les plus propres en termes d’émissions de CO2. Il est utilisé dans l’industrie, dans le transport (camions et navires en alternative au fioul lourd), et dans les foyers des particuliers (chauffage, cuissons, etc.).
Pour répondre aux enjeux climatiques actuels, Shell investit dans le secteur de l’énergie solaire, l’éolien, et l’hydrogène. Ces énergies émettent de très faibles émissions de carbone, voire aucune.
Concernant la mobilité des véhicules, Shell mise sur l’énergie électrique à base d’hydrogène et l’énergie électrique « brute », toutes deux destinées aux véhicules non polluants.
Les experts travaillant chez Shell anticipent différents scénarios climatiques et proposent des alternatives concernant les villes de demain et la mobilité des individus. Ils estiment que la population urbaine sera en forte croissance d’ici 2050 d’où la nécessité de rendre les transports intelligents et sobres en émissions.
Les biocarburants ainsi que la restauration des écosystèmes naturels pourront également jouer leurs rôles pour la transition énergétique de demain.
Les carburants Shell résultent de décennies de R&D afin d’en optimiser la performance énergétique.
Les principales marques de carburants sont Shell FuelSave et Shell V-Power.
Les huiles Shell sont connues grâce aux marques Shell Helix pour les voitures et Shell Rimula pour les véhicules lourds de type camions, engins de chantier, etc.
Les lubrifiants Shell sont mondialement reconnus pour leur qualité, y compris dans le milieu du sport automobile. Plusieurs écuries les utilisent telles que la Scuderia Ferrari, BMW Motorsport, Hyundai WRC, ou encore Maserati.
Shell a initié en mai 2019 la construction d’une gigantesque plateforme pétrolière offshore, la plus imposante que le groupe Shell ait jamais construite, composée de 4 colonnes, 6 centres de forages, 15 puits de production et 5 puits d’injection d’eau.
Appomattox est un véritable « mastodonte » du pétrole offshore, la plateforme est active dans le Golfe du Mexique.
Il est important de noter que dans le cadre d’une major telle que Royal Dutch Shell, les résultats du groupe ne sont pas entièrement corrélés aux prix des produits énergétiques.
L’activité de raffinage, de commercialisation de lubrifiants (huiles pour moteurs par exemple), d’électricité, pour n’en citer que quelques exemples, donnent au groupe un bon niveau de diversification qui lui permet de rester profitable même dans les contextes de prix des matières premières énergétiques faibles.
Les chiffres en témoignent, Royal Dutch Shell a bénéficié de très bons résultats financiers au titre de l’année 2019, dans un contexte de prix du pétrole et du gaz faibles au regard de leurs moyennes historiques. Le groupe a d’ailleurs toujours été en situation de bénéfices au cours des 10 dernières années. L’année 2016 n’a pas dérogé à cette règle et, malgré des prix du pétrole et du gaz historiquement bas, le groupe a généré des profits.
Un contexte de prix des matières premières énergétiques élevé est toujours appréciable pour obtenir de hauts niveaux de résultats des majors. Néanmoins, l’investisseur peut rester serein face à ces considérations liées aux prix des produits énergétiques (principalement pétroliers et gaziers) car ils ne remettent pas en cause le modèle de profitabilité structurelle d’une major telle que Royal Dutch Shell.
En outre, il existe une corrélation assez marquée lors de certaines périodes entre l’évolution du prix de l’action Royal Dutch Shell et les cours du pétrole.
La courbe bleue (cours du pétrole Brent) indique que son niveau actuel est situé sur des plus bas depuis plus de 14 ans. Ces niveaux résultent principalement d’une politique de « guerre des prix » initiée par l’Arabie Saoudite dans le but de freiner l’essor de la production pétrolière américaine, principalement issue de l’extraction offshore (en mer).
L’industrie pétrolière américaine est en croissance depuis plusieurs années. De ce fait, certains pays producteurs du Moyen-Orient, et accessoirement la Russie, ne souhaitent pas perdre leurs parts de marché. Ces pays ont donc décidé « d’ouvrir les vannes » sans limites afin d’inonder les marchés d’une offre abondante de pétrole impactant directement son prix à la baisse devenant intenable pour la majorité de l’industrie pétrolière américaine ayant des coûts de revient sensiblement plus élevés que ceux des pays du Moyen-Orient.
Ce « plan » est une réussite car de nombreux acteurs du pétrole de schiste américain ont fait et font encore faillite actuellement, réduisant ainsi l’offre pétrolière américaine.
La crise actuelle du Covid-19 a entraîné un ralentissement mondial de la demande énergétique. Son impact sur l’économie et les marchés financiers ont engendré une division par 2 de la valorisation boursière de Royal Dutch Shell depuis octobre 2019.
L’année 2020 risque donc d’être plus difficile concernant les résultats du groupe, qui reste néanmoins solide au regard de son bilan, et nous semble tout à fait apte à supporter cette crise.
Un scénario d’année blanche en termes de profits semble a priori « très conservateur » au regard des résultats 2020 du groupe Shell.
Les premiers indicateurs nous permettant d’appuyer ce scénario sont les résultats du 1er trimestre 2020 de Shell indiquant un profit avant impôts et taxes de 623 millions d’€, certes bien au-dessous du profit 2019 à période constante établi à 2 791 millions d’€ (avant impôts et taxes) mais ayant le mérite de rester « dans le vert » malgré la situation de crise actuelle.
Une normalisation de la demande énergétique mondiale devrait progressivement s’effectuer au cours du second semestre 2020, voire courant 2021 pour les scénarios les plus prudents.
Il en résulte le fait que la valorisation actuelle de Royal Dutch Shell, divisée par 2 depuis octobre 2019, peut être considérée comme une opportunité d’investissement au sein de ce N°2 mondial de l’énergie. De plus, bien que le groupe ait décidé de réduire son dividende trimestriel durant la crise à hauteur de 0,16 € par action dans l’attente d’une normalisation du secteur, il n’est pas totalement coupé contrairement à de nombreuses autres sociétés, même grandes.
Ben van Beurden est le CEO (Chief Executive Officer) de Shell depuis le 1er janvier 2014. Il a rejoint le groupe Shell en 1983 et y a occupé différents postes clés, notamment au sein des divisions « Chemicals » de Shell. Il est diplômé d’un Master en ingénierie chimique.
Jessica Uhl occupe le poste de CFO (Chief Financial Officer) depuis le 9 mars 2017. Elle a intégré le groupe Shell en 2003 après avoir travaillé au sein des sociétés Enron et Citibank.
Huibert Vigeveno est directeur Downstream depuis le 1er janvier 2020. Il a rejoint Shell en 1995.
Harry Brekelmans occupe le poste de directeur des projets et technologies de Shell depuis octobre 2014. Il a rejoint Shell en 1990.
Ronan Cassidy est le directeur RH (Ressources Humaines) du groupe Shell depuis janvier 2016. Il est présent dans le groupe depuis 1988.
Donny Ching occupe le poste de directeur juridique de Shell depuis février 2014. Il a rejoint Shell en 1988.
Wael Sawan est le directeur Upstream du groupe depuis juillet 2019. Il est présent chez Shell depuis 1997.
Maarten Wetselaar occupe le poste de directeur Gaz intégré et nouvelles énergies de Shell depuis janvier 2016. Il a rejoint la société en 1995.
Les risques liés au compte de résultat de la société sont principalement une éventuelle baisse de la demande énergétique mondiale qui impacterai négativement les résultats de Royal Dutch Shell, ainsi que des augmentations des coûts internes et/ou externes.
Les risques liés au bilan de Royal Dutch Shell sont une éventuelle baisse de la valeur des actifs et/ou une hausse des passifs décolérés des actifs.
Il existe également des risques liés aux marchés boursiers des actions :
Le prix des actions fluctue quotidiennement sur les marchés financiers. L’investisseur verra donc son capital s’apprécier ou se déprécier en corrélation à ces variations de cours. L’environnement économique, les perspectives de l’entreprise sont des vecteurs pouvant influencer les cours des actions.
En cas de difficultés structurelles, une société cotée peut faire faillite, déposer son bilan et être soumise à une liquidation.
L’investisseur peut être confronté à une impossibilité totale ou partielle d’acheter ou vendre ses actions. Il devra alors, soit patienter, soit réduire son cours d’achat ou de vente. Ce risque est surtout présent sur des sociétés ayant des faibles capitalisations boursières.
Si l’investisseur dispose d’actions libellées dans des devises différentes à celles de son compte-titres, il s’expose au risque de change pouvant lui être favorable ou défavorable.
Nous vous rappelons en outre que la diversification est un élément clé de tout portefeuille, permettant de réduire considérablement le risque. Nous vous conseillons donc idéalement d’engager entre 2 % et 4 % de votre portefeuille par société, ce qui correspond à un nombre de positions comprises entre 25 et 50.
L’acquisition d’actions Royal Dutch Shell est possible via un compte-titres et un PEA.
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